Le but de cette thèse est de contrer deux idées reçues sur la réception de Longin à la Renaissance et à l’Âge classique, à savoir que : 1.le traité de Longin ne concernerait pas un style, mais un ‘je ne sais quoi’ qui dépasse toute catégorisation ; 2. le traité de Longin ne serait connu que de manière confidentielle. Notre thèse prouve le contraire. Interrogeant la tradition stylistique et remontant à la genèse des genera dicendi, nous montrons que Longin est profondément enraciné dans la tradition de la tripertita uarietas. Le ὕψος est un genus dicendi à part entière. Cependant le Περὶ ὕψους est aussi un texte de la crise qui témoigne d’une volonté de dépasser la tradition cicéronienne. Il s’agit d’une tentative non aboutie, dont il reste des traces dans la comparaison de Cicéron et Démosthène : le torrent et la foudre. Dans ce parcours nous mettons en évidence les liens qui unissent le ὕψος au δεινός de Demétrios. L’inventaire des manuscrits, des traductions, des éditions en circulation à la Renaissance démontre à lui seul que la fortune de Longin est loin d’être relative et qu’elle imprègne la vie culturelle de la République des Lettres jusqu’au XVIIe siècle. Cette lecture ne se fait pas au détriment du sens originaire du traité : pour ces re-lecteurs le Περὶ ὕψους est un genus dicendi. Ainsi, Leone Allacci parvient à saisir les problématiques complexes qui rattachent le ὕψος à la δεινότης dans son De erroribus magnorum uirorum in dicendo (1635). Le sublime longinien est également un genus dicend dans les Eloquentiae sacrae et humanae parallela (1619) que le jésuite Nicolas Caussin rédige dans une perspective rédemptoriste, réduisant le sublime à la copia. / This thesis aims to contradict two misconceptions about Longinus’ reception in the Renaissance and classical age, namely: 1. the treaty of Longinus does not concern a style, but a 'whatever' which transcends all categorization; 2. the treaty of Longinus is known only by a confidential manner. Our thesis proves otherwise. Querying the stylistic tradition and returning to the genesis of the genera dicendi, we show that Longinus is deeply rooted in the tradition of tripertita uarietas. The ὕψος is a genus dicendi full.However Περὶ ὕψους is also a text of the crisis which shows a willingness to go beyond the ciceronian tradition. This is a failed attempt, which traces remain in the comparison of Cicero and Demosthenes: torrent and lightning, δεινότης and copia. In this course we highlight the links between the ὕψος to the δεινός of Demetrios. The inventory of manuscripts, translations, editions issued at the Renaissance alone shows that the fortune of Longinus is far from average and that it permeates the cultural life of the Republic of Letters until the seventeenth century. This reading is not done at the expense of the original meaning of the treaty: for these re-readers Περὶ ὕψους is primarily a genus dicendi.Thus, Allacci Leone manages to capture the complex issues that relate δεινότης to the ὕψος in his De erroribus magnorum uirorum in dicendo (1635). The longinian sublime is also a genus dicendi in the Eloquentiae sacrae et humanae parallela (1619) that the Jesuit Nicolas Caussin wrtites in a purely redemptorist perspective, choosing to reduce the sublime to the copia.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014BRES0004 |
Date | 08 March 2014 |
Creators | Di Santo Arfouilloux, Simonetta |
Contributors | Brest, Vuilleumier Laurens, Florence |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0023 seconds