Le théâtre de la cruauté d’Antonin Artaud (1896-1948) participe à une libération des langages artistiques au profit du sens déterminante dans l’histoire de l’art du XXème siècle. Dans ce théâtre, l’acteur représente le point de départ d’un langage originaire fondé sur le souffle et le geste qui favorise une communication affective avec le spectateur. Le théâtre musical de la cruauté de Wolfgang Rihm (1952) s’inspire de ce langage à travers les thématiques du rite, du mythe et du rêve, porteuses d’un théâtre inhérent à la vie. Ces thématiques sont propices au développement d’une vocalité qui rend perceptible la corporalité du chanteur grâce à une déconstruction de la matière langagière. Rihm exploite la matière phonique de la langue sous forme de glossolalies, cherche différents aspects du cri en tant qu’élément premier du langage, utilise le souffle comme une matière sonore. Cette vocalité rejoint son approche instrumentale qui travaille le son à partir du timbre, du rythme et de l’intensité sans chercher à l’enfermer dans une logique systémique. Intégrée au processus compositionnel, la disposition des musiciens et des chanteurs dans l’espace rejoint également la conception d’un espace scénique vivant dans le théâtre d’Artaud. Au fur et à mesure de son théâtre musical de la cruauté, Rihm laisse ses matériaux sonores inspirés par Artaud se réécrire dans une forme de palimpseste. / The theater of cruelty of Antonin Artaud (1896-1948) participates in a liberation of artistic language over decisive meaning in the history of 20th century art. In this theater the actor is the starting point for a language of origins founded on breath and gesture, which promotes affective communication with the audience. The musical theater of Wolfgang Rihm (1952) takes it’s inspiration from this language via the themes of ritual, myth, and dream, all which bear a theater inherent to life. These themes are developed through a vocalization, which renders visible the corporeality of the singer through a deconstruction of language matter. Rihm exploits the phonic matter of language in the form of glossolalia, seeking different aspects of the scream as the primal element of language, employing breath as sonorous matter. This vocalization rejoins his instrumental approach, which uses sound drawn from timbre, rhythm and intensity without seeking to enclose it within a logical system. Integrated into the compositional process, the spacial arrangement of the musicians and the singers rejoins the concept of a living scenic space in Artaud’s theater. As Rihm’ s musical theater of cruelty progresses, it allows the sonoral matter inspired by Artaud to rewrite itself in a form of palimpsest.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA080131 |
Date | 24 October 2015 |
Creators | Portzamparc, Arianne de |
Contributors | Paris 8, Stoïanova, Ivanka |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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