Essayiste mondialement connu, éditorialiste dans de grands hebdomadaires français, agrégé de philosophie, Jean-François Revel a accompagné la vie intellectuelle française et internationale de la seconde moitié du XXe siècle. Né le 19 janvier 1924 à Marseille, décédé le 30 avril 2006, il se caractérise par un itinéraire intellectuel qui s’ancre profondément dans son temps. Il l’est comme tous les penseurs de son siècle, certes, mais sans doute encore davantage, car il est un penseur peu théoricien, avant tout soucieux des faits. Il compose son argumentaire libéral et l’emploie dans la grande presse et dans ses essais à grand succès, au service de la défense d’une démocratie qu’il juge menacée de l’intérieur et de l’extérieur.Libéral impénitent, Revel prend résolument la défense de la démocratie libérale contre le totalitarisme communiste et le socialisme marxiste. Polémiste, il critique durement la Constitution de la Ve République, le « grand dessein » du général de Gaulle, l’Union de la gauche entre socialistes et communistes et l’antiaméricanisme des Français. Sceptique popperien, il tente de dégager les ressorts intellectuels de ce qu’il appelle la « tentation totalitaire » et de la paralysie des démocraties occidentales confrontées aux ambitions géostratégiques de l’URSS.Publiciste à la manière des écrivains du XIXe siècle, témoin des grands défis politiques, économiques, sociaux et idéologiques du XXe siècle, sentinelle isolée du libéralisme au temps du marxisme triomphant, ardent défenseur de la démocratie libérale si combattue et malmenée par les fascismes et les totalitarismes nazi et communiste, Revel aura donc occupé une place à la fois centrale et marginale dans l’histoire des idées en France.En outre, Revel est resté, en vérité, et malgré une ferme empreinte anglo-saxonne, un libéral démocrate français, certain de son ancrage à gauche en dépit des controverses le visant, affronté à une gauche française profondément marxisée et une droite gaulliste et post-gaulliste très nettement hostile au libéralisme. Pour lui, l’adhésion au libéralisme intégral n’est pas une question de dogme, mais d’expérience : le libéralisme politique assure la paix civile, l’équilibre des pouvoirs et la participation des citoyens à la vie politique ; le libéralisme économique garantit mieux que l’interventionnisme étatique l’efficacité et la justice sociale.Penseur mineur par rapport à Aron ou Hayek, essayiste et polémiste, Revel a, depuis son décès, été plongé dans un relatif confinement. Son rôle de diffuseur des idées libérales dans la grande presse – plutôt que dans les cercles universitaires – n’est que rarement souligné dans les travaux sur le libéralisme au XXe siècle. L’objet de ce travail est de tenter de remédier modestement à ce confinement. / Writer all over the world, columnist in top French weeklies, graduated in philosophy, Jean-François Revel went through the international and French intellectual life from the end of the war on. Born on July 19, 1924, Marseilles, passed away on April 30, 2006, his intellectual profile was deeply rooted in his time. So were his intellectual contempories in this century, but undoudtedly still more, because his thought was little theoritical, based on facts before all. His liberal reasoning was used in the largest press and in his best-selling books at the service of democracy, that he sees as threatened internally and externally.Publicist in the way of the 19th century-writers, watchman of prominent political, economic, social and ideological challenges in the last century, isolated sentinel of liberalism in the period of triumphant Marxism, fierce champion of liberal democracy that was fought by fascisms and Nazi and Communist totalitarianisms, Revel played a role both central and marginal in the history of ideas in France.Moreover, Revel remained, and in spite of a real Anglo-Saxon stance, a French liberal democrat, convinced of being left-winger even though he was the target of controversies, faced with both a deeply Marxised French Left and a clearly antiliberal Gaullist and post-Gaullist Right. Giving his support to integral liberalism was not a question of dogma but of experience. Political liberalism ensures civil peace, check and balance, the participation of citizens to political life, and economic liberalism is better than state interventionism to create social justice and to guarantee efficiency.Philosopher of minor interest if compared with Aron or Hayek, political writer and polemist, Revel has, since he died, been relatively confined. His role of vulgarizator of liberal ideas in the largest press – rather than in the academic inner circles – has rarely been underlined in the studies dealing with 20th century-liberalism. The topic of this thesis is to try to modestly make Revel’s work better known.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA030105 |
Date | 15 November 2012 |
Creators | Boulanger, Philippe |
Contributors | Paris 3, Laquièze, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.002 seconds