Le Costa Rica a connu un véritable tournant touristique de son économie à partir des années 1990, fort d'une identité basée sur la représentation d'un petit État pacifique sans armée ainsi que la représentation mythifiée d'une nature sauvage et préservée. Ce travail interroge le discours sur 1'« exception» costaricienne déployé dans le cadre de la mise en tourisme du pays. Une généalogie de la composition de ces images permet d'établir l'étroite relation entre l'imaginaire touristique et l'imaginaire national. En effet, l'imaginaire touristique se nourrit des principaux attributs historiques de la nation costaricienne forgés au moment de l'indépendance du pays, mais participe également de l'incorporation du paradigme environnemental dans l'imaginaire national. Ce travail examine ainsi la dimension instituante de l'imaginaire touristique qui participe de la production du territoire et de la production d'une image de la nation associée à des figures de la nature. Cet imaginaire touristique se veut toutefois hégémonique et exclusif, à l'instar de l'imaginaire national au XIXe siècle véhiculant l'idée d'une nation costaricienne démocratique et pacifique basée sur la théorie de la race blanche. Du discours historique sur la blanchitude au discours contemporain sur la nature, ce travail examine également le rôle de l'imaginaire touristique dans la reproduction de processus de racialisation spatiale à l'encontre des populations indigènes et afro-caribéennes du Costa Rica. L'imaginaire touristique devient ainsi le lieu où non seulement se dessinent mais également se négocient les figures de la nation et de l'altérité et l'appartenance à la communauté politique nationale. / Costa Rica has undergone a touristic turn of its economy since the 1990s, with a tourism identity based on the representations of a peaceful state without armed forces as well as the wilderness. This research examines the discourse on the Costa Rican exception deployed within the context of tourism development. A genealogy of the composition of these images reveals the deep relation between the tourism imaginary and the national imaginary. Indeed, the tourism imaginary takes on the main historical characteristics of the Costa Rican national ideology shaped within the context of its independence, but also entails the incorporation of an environmental paradigm into the national imaginary. This work analyzes the instituting dimension of the tourism imaginary as participating in the production of space and place, and the production of an image of the nation associated with figures of nature. However, this tourism imaginary is also hegemonic and exclusive, as was the national imaginary in the nineteenth century, which promoted the idea of a democratic and peaceful Costa Rican nation based on the theory of the white race. From the historical discourse on whiteness to the contemporary discourse on nature, this study investigates the role of the tourism imaginary in the reproduction of spatial racialization processes against the Costa Rican indigenous and Afro-Caribbean populations. Thus, the tourism imaginary becomes the space where figures of the nation are defined, and where their belonging to the national political community are negotiated.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA010702 |
Date | 10 December 2013 |
Creators | Boukhris, Linda |
Contributors | Paris 1, Gravari-Barbas, Maria |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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