Devant les nombreux problèmes que rencontrent maîtres et élèves confrontés à la pratique d'écriture, la question est posée: comment penser autrement l'acte d'enseigner/apprendre à écrire en milieu scolaire? Avec toutes les inquiétudes et tous les espoirs que ce questionnement sous-tend, nous présentons dans cette thèse quelques fruits d'une expérience vécue dans une classe régulière de 29 élèves de quatrième secondaire. Expérience qui se situe au carrefour des changements que connaissent présentement le monde moderne et le monde de la didactique des langues; d'une part, l'approche communicative que privilégient les nouveaux programmes de français (MEQ, 1969 et particulièrement 1981) et les travaux de recherche des deux dernières décennies; d'autre part, l'utilisation du traitement de texte que le récent avènement de l'informatique a rendu accessible, mais qui n'est pas encore lié culturellement à la pédagogie de l'écriture. Pour l'essentiel, il s'est agi de faire écrire une lettre d'opinion (type de discours au programme de ce niveau) à l'aide de l'ordinateur pour toutes les étapes d'écriture (brouillons, réécriture, objectivation, produit fini), en accompagnant les élèves au moyen d'un suivi pendant et après chaque période d'écriture en laboratoire. Notre recherche s'est proposé d'observer des manifestations de progrès dans l'apprentissage de la communication écrite en analysant les transformations mélioratives effectuées par l'apprenti-scripteur placé en situation discursive. Et l'observation des copies a visé un double but heuristique. Le premier en importance se rapporte aux éléments d'intervention que la réécriture convoque; il concerne les faits linguistiques proprement dits et les intervenants du discours: élève/maître, scripteur/destinataire. Le second est relatif à l'outil informatisé qui a été utilisé comme support à l'écriture et se propose de dégager quelques-unes des contributions de cet instrument associé à la production discursive. L'analyse des copies d'élèves a été effectuée en suivant le modèle "interactif de la situation de communication" de Claire Kramsch (1984). Cette modélisation intègre d'abord les éléments relatifs à la situation de production (champ d'attention intersubjectif qui s'établit entre émetteur et récepteur dans le contexte externe du discours), éléments qui sont pris en compte pour élaborer le discours (perception/interprétation de la situation). Elle détaille ensuite trois niveaux qui participent à l'élaboration d'un discours: la structure thématique (représentation de l'expérience), la structure illocutoire (objectifs de communication et attitudes) et la structure formelle (grammaires formelle et interactionnelle). Enfin, cette modélisation suggère qu'il existe une interaction entre ces niveaux d'élaboration. Notre compte rendu de l'expérience fait état d'améliorations que les apprentis-scripteurs ont effectuées sur leur production en voie d'élaboration pour chacun de ces niveaux et décrit comment se fait l'interaction entre les niveaux. Enfin, après avoir souligné le bien fondé des activités de réécriture (qui se dégage des résultats de l'analyse), nous suggérons des pistes de réflexion qui pourraient contribuer à la réorientation d'une didactique de la production et, de façon plus exploratoire, au développement d'une didactique de l'informatique au service de la pratique d'écriture. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2016
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/29310 |
Date | 25 April 2018 |
Creators | Hébert, Marie-Marthe |
Contributors | Gagnon, Jean-Claude |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | xi, 476 f., application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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