La dégradation ou la destruction volontaire de biens symboliques est un phénomène omniprésent dans l'histoire humaine. Souvent, les œuvres ont été endommagées parce qu’elles incarnaient des divinités, des représentants du pouvoir, un imaginaire spirituel ou social. Avec l’avènement des musées et la transformation du statut des œuvres qu’ils conservent, ce phénomène adopte de nouvelles formes.Les atteintes portées intentionnellement à l’intégrité d’œuvres d’art, lorsqu’elles se produisent dans des musées, sont porteuses d’enjeux spécifiques, que cette thèse a pour objet d’analyser. Aujourd’hui, elles sont généralement désignées par le terme de vandalisme, qui véhicule des représentations qu’il s’agit d’interroger. Cette recherche, prenant appui sur l’analyse d’un corpus de cas de vandalisme perpétrés entre 1970 et 2014 sur des œuvres exposées dans des musées d’art, en Europe et en Amérique du Nord, s’attache, dans une perspective sociologique, à examiner les ressorts de ces actes, mais aussi les diverses réactions qu’ils suscitent. Celles-ci peuvent être saisies dans leur variabilité ; la confrontation de discours et de points de vue recueillis au cours d’entretiens avec divers acteurs concernés par le phénomène contribue à porter au jour des dispositions contrastées à l’égard des œuvres d’art. L’analyse de la réception sociale de ces actions constitue une voie d’accès privilégiée pour appréhender certains mécanismes de disqualification, y compris au sein du champ artistique. Certains de ces gestes sont en effet réalisés dans une optique de création ou de dialogue artistique : ils font ici l’objet d’une attention particulière en raison de ce qu’ils peuvent mettre en lumière du fonctionnement du milieu de l’art. / Willful degradation or destruction of symbolic goods is omnipresent in Human history. Most of the times, works were damaged because they embodied deities, symbols of power, spiritual or social constructs. With the advent of museums and the transformation of the status of the works they preserve, this phenomenon shaped into new forms.Deliberate attacks on the integrity of works of art, when they occur in museums, carry specific issues that this thesis aims to analyze. Today, they are generally referred to as vandalism, which conveys representations that are to be questioned. This research, based on the analysis of a body of cases of vandalism perpetrated between 1970 and 2014 on works exhibited in art museums in Europe and North America, focuses, from a sociological perspective, on examining the causes of these acts as well as the various reactions they generate. The confrontation of discourses and points of view gathered during interviews with various actors concerned by this topic reveals diverse dispositions towards works of art. The analysis of the social reception of these actions constitutes a privileged approach to specific processes of disqualification, including some within the artistic field. Parts of these gestures are meant to initiate an artistic dialogue or even to create; therefore, they will be looked upon with particular attention as they can highlight some of the mechanisms of the artistic scene.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCA120 |
Date | 30 November 2018 |
Creators | Bessette, Anne |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Péquignot, Bruno |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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