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Regard complexe sur la traduction comme réécriture de textes infinis

Bien que la traduction et l’adaptation disposent de cadres théoriques permettant de considérer la textualité au sens le plus large possible, penser la traduction hors du transfert interlinguistique et interculturel demeure un défi. Dès lors que l’audiovisuel est concerné, les publications se concentrent sur l’adaptation d’œuvres écrites pour les écrans, ou sur les défis linguistiques liés à la multimodalité (Article 2). Des études explorent les villes en traduction, les villes en performance, ou la traduction comme performance, mais en traductologie, la performance comme traduction reste peu explorée, alors qu’en culture, en sociologie, ou au théâtre, il est établi qu’une identité peut se traduire en vêtement, en ambiance lumineuse, en couleur, en nourriture, entre autres (Article 1).
L’approche transdisciplinaire choisie pour la présente recherche s’appuie sur des concepts issus de la traductologie, de la sociologie, des études culturelles et des études de performance. Cette combinaison inspirée par la pensée complexe permet d’analyser des processus traductionnels peu étudiés en traductologie. J’observe entre autres des formes de réécriture généralement non considérées comme des traductions, comme les extensions narratives transmédiales ou performatives de textes parfois multiples, comportant des éléments non verbaux (Articles 1,3). Je mets ainsi en évidence la présence et l’importance de ces processus traductionnels dans la transmission diachronique des identités culturelles (Articles 1,3). Pour ce faire, j’ai observé et analysé de nombreuses performances, participé à des expériences immersives et conduit des entrevues dialogiques réflexives interdisciplinaires avec divers artistes, créateurs ou famille des sujets de performance (Article 3).
Mes observations m’ont permis d’établir la définition de la traduction performative comme la traduction intersémiotique et multimodale de textes complexes ne se limitant pas à des éléments verbaux. Le tissu traductionnel des univers transmédiaux est en constante expansion, quoique cette expansion soit rarement d’ordre linéaire ; elle oscille entre présent et passé, entre diverses idéologies, circule sur divers canaux de renarration. J’ai décrit ces univers comme des textes infinis en perpétuel désordre.
La présente thèse par articles comprend une introduction générale, rédigée en français, dans laquelle je présente les trois articles (rédigés en anglais), puis détaille mes approches théorique et méthodologique. Dans le premier article, j’explore les représentations performatives des identités artistiques et politiques, illustrées par les exemples de l’artiste canadienne Feist et de l’artiviste « post-mexicain » Guillermo Gómez-Peña; j’y définis la notion de traduction performative et de texte infini. Le deuxième article est un appel à étudier les univers transmédia d’un point de vue traductologique, sous peine de voir disparaitre la traduction de débats universitaires en cours sur les nouvelles formes de narration. Le troisième article explore l’univers narratif transmédial de la baronne de Pontalba, la célèbre bâtisseuse créole de la Nouvelle-Orléans.
Ces articles forment un ensemble dont le but est de montrer l’intérêt de diverses formes narratives d’un point de vue traductionnel, avec une approche complexe. / Though there are theoretical frameworks in Translation Studies and in Adaptation Studies to problematize textuality in its broadest sense, thinking translation studies out of the prism of linguistic transfers between two cultures/two languages is challenging. When audiovisual matters are studied, publications focus on book-to-screen adaptations, or on the linguistic challenges of multimodality (Article 2). Some studies explore cities in translation, cities in performance, or translation as performance, but in Translation Studies, performance as translation remains understudied, though Cultural Studies, Sociology or Performance Studies have established that identity can be translated in clothes, in lighting, in colour, in food, among others (Article 1).
This thesis’s transdisciplinary approach draws on concepts from Translation Studies, Sociology, Cultural Studies and Performance Studies. Combining them enables me to analyze understudied translation phenomena from a complex perspective. I study, among others, forms of re-writings that are generally not considered as translations, such as transmedial or performative narrative extensions of sometimes multiple texts with non-verbal elements, such as identities (Articles 1,3). This shows the presence and the importance of translational processes in cultural identity transmission across history (Articles 1,3). For the purposes of this research, I have observed a number of performances, sometimes as a participant, participated in immersive experiences, and conducted interdisciplinary reflexive dialogic interviews with artists, creators or with the family of the subject of a performance.
My observations led me to provide the definition of performative translation as a set of intersemiotic multimodal processes of complex texts such as identities, not limited to verbal elements. The translation fabric of transmedial universes rarely has linear expansions; it oscillates between past and present, ideologies, using various narrative modes. I described these ever-growing narrative universes as infinite texts, evolving in constant disorder.
This thesis by publications is composed of a General Introduction (written in French), in which I present the three articles (written in English), then explain my theoretical and methodological approaches. The first article explores the performative representations of political and artistic identities, with the examples of Canadian songstress Feist and « post-Mexican » artivist Guillermo Gómez Peña; it provides definitions of performative translation and infinite text. The second article calls for exploring transmedia storyverses from a translational point of view; it emphasizes the risk for Translation and Adaptation Studies to be invisibilized from ongoing academic conversations on new narrative modes if they do not. The third article adopts a complex Translation Studies point of view to analyze the narrative universe of the Baroness Pontalba, the New Orleans famous Creole builder (Article 3).
These articles aim at showing the interest of studying diverse narrative forms from a translational point of view inspired by Complexity thinking.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25595
Date03 1900
CreatorsCanalès, Audrey
ContributorsBastin, Georges, van Doorslaer, Luc
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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