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Hardiesse, soutien social et effets à long terme des inondations de juillet 1996 au Saguenay (Québec)

Les inondations liées aux pluies abondantes du 18 au 19 juillet 1996 au Saguenay (Québec) ont constitué une menace très grave aux ressources collectives et individuelles des résidents de cette région. Elles ont forcé l'évacuation d'environ 16 000 personnes, ont détruit plus de 500 résidences principales et en ont endommagé plus de 1 200 autres, ainsi que plusieurs infrastructures régionales (routes, ponts, etc.). Des études réalisées deux ans après les événements ont montré qu'un groupe de sinistrés présentait des manifestations de stress post-traumatique et dépressives significativement plus élevées qu'un groupe de comparaison. La présente étude vise à examiner l'évolution de ces symptômes huit ans après les événements et à mesurer l'effet modérateur d'un facteur de personnalité (la hardiesse) et d'un facteur social (la perception du soutien social) sur le lien entre l'exposition au désastre et le maintien de difficultés psychologiques à long terme. Les liens entre ces variables sont conceptualisés à l'aide du modèle de la conservation des ressources de Hobfoll. Les données ont été recueillies auprès d'un échantillon aléatoire de 93 sinistrés et de 63 non-sinistrés. L''Impact of Event Scale et l'Inventaire de dépression de Beck ont été utilisés pour évaluer les symptômes de stress post-traumatique (SSPT) et les symptômes dépressifs. L'Échelle de provisions sociales (EPS), des questions sur la perception du soutien social et la troisième version de l'Échelle de hardiesse ont été utilisées pour mesurer les variables modératrices. Les résultats à l'ÉPS n'ont pas pu être inclus dans les analyses en raison d'un manque de variabilité des réponses à travers l'échantillon. Les résultats obtenus à deux des trois dimensions de l'Échelle de hardiesse n'ont pas non plus été inclus en raison d'un grand nombre de valeurs manquantes (dimensions engagement et maîtrise) et d'une cohérence interne insatisfaisante (dimension maîtrise). Les questions relatives à la perception du soutien social ainsi que la dimension défi de l'Échelle de hardiesse ont cependant pu être utilisées dans les analyses statistiques. Une analyse de variance multivariée 2 (sinistrés/nonsinistrés) X (2) (temps 1 /temps 2) n'a pas permis d'observer d'effet d'interaction Groupe X (Temps). Un effet Groupe et un effet Temps significatifs ont toutefois été détectés, ce qui signifie que les symptômes sont significativement différents entre les sinistrés et les non-sinistrés et entre le temps 1 et le temps 2. Des analyses de variance univariées ont montré un effet Groupe significatif sur les SSPT, mais non sur les symptômes dépressifs. C'est-à-dire que les sinistrés présentent des niveaux de SSPT significativement plus élevés que les non-sinistrés mais qu'aucune différence significative n'a été observée quant aux symptômes dépressifs. Un effet Temps significatif a été détecté sur les SSPT et les symptômes dépressifs. Les moyennes obtenues montrent que ces deux types de symptômes tendent à diminuer avec le temps. Certains participants ont toutefois vu leur score demeurer au-delà des seuils de gravité. Des analyses de régression hiérarchique ont permis d'observer un effet modérateur de la dimension défi de l'Échelle de hardiesse sur les SSPT et un effet direct de la même dimension sur les symptômes dépressifs. La perception du soutien social n'a été associée à aucun effet direct et à aucun effet modérateur entre l'exposition au désastre et les symptômes de détresse psychologique. La matrice de corrélations et les résultats de l'équation de régression montrent que les symptômes dépressifs sont positivement liés à des facteurs indépendants des inondations et négativement liés à la dimension défi de l'Échelle de hardiesse. Ceci permet de croire que ces symptômes ne sont pas imputables aux inondations de juillet 1996. L'ensemble de ces résultats suggère qu'une majorité de participants a surmonté les pertes de ressources encourues au moment et à la suite des inondations de juillet 1996, mais qu'une minorité significative pourrait avoir subi une « spirale » de pertes ayant entraîné le maintien de séquelles à long terme. Les liens possibles entre les symptômes persistants et les ressources compensatoires des participants sont discutés.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:462
Date January 2006
CreatorsMessier, Frédéric
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/462/, doi:10.1522/24828574

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