Au Québec, dans le cadre de leurs fonctions, les intervenants psychosociaux des Centres de santé et des services sociaux ont régulièrement à travailler en situation de crise, de tragédie ou de sinistre. Les retombées, autant positives que négatives, de ce type d’intervention sont encore peu documentées dans la littérature scientifique actuelle. Pour combler cette lacune, ce mémoire a pour but de présenter le point de vue des intervenants psychosociaux des CSSS du Saguenay- Lac-Saint-Jean en ce qui a trait à leur vécu lorsqu’ils sont appelés à intervenir lors de telles situations. Pour atteindre ce but, nous avions fixé trois objectifs spécifiques : (1) identifier les sources de satisfaction et d’insatisfaction ainsi que les difficultés que ces intervenants rencontrent lorsqu’ils interviennent en situation de crise, de tragédie ou de sinistre; (2) documenter les retombées positives et négatives de ce type d’intervention sur leur santé biopsychosociale et leur performance au travail; (3) identifier les facteurs qui facilitent et ceux qui nuisent à leur travail lors de ce type d’intervention. Les approches liées aux différentes phases de l’intervention en situation de crise et des compétences ont été utilisées pour appréhender notre sujet à l’étude. De plus, une méthodologie qualitative reposant sur l’utilisation de rencontres de groupe, communément appelé « focus group » ou « groupe de discussion », a été utilisée pour recueillir le point de vue des répondants qui ont été recrutés dans cinq CSSS. Au total, 25 personnes ont participé à l’un ou l’autre de ces cinq groupes de discussion où ont été réunies entre quatre et huit intervenants par groupe. Les résultats de la présente étude démontrent que la principale retombée positive que vivent les intervenants suite à leur implication dans des événements traumatiques est la satisfaction par la compassion. De plus, bien peu d’entre eux ont vécu de la fatigue de compassion. Quant aux principales sources de satisfaction et d’insatisfaction ainsi que les difficultés que peuvent vivre ces derniers liés à leur travail en contexte traumatique, la reconnaissance de leur travail de la part de leur employeur, le partenariat et le soutien de leurs pairs sont des exemples de ce qui influe sur leur motivation à s’impliquer en situation de crise. Enfin, divers éléments ont été soulignés tels que les facteurs favorisant leur travail comme les formations offertes, le soutien formel des supérieurs et l’expérience de travail acquise en intervention de crise. Les retombées de cette étude pour la recherche en travail social sont non négligeables, car elle permet, entre autres, de sensibiliser les organisations, les gestionnaires, les partenaires et les membres de la communauté à la réalité des intervenants psychosociaux ayant à travailler en situation de crise, de tragédie et de sinistre.
Identifer | oai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:3004 |
Date | 03 1900 |
Creators | Gauthier, Véronique |
Source Sets | Université du Québec à Chicoutimi |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/3004/ |
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