Cette thèse vise à améliorer la compréhension du fonctionnement cognitif des personnes souffrant d’insomnie. Plus spécifiquement, elle vise à : 1) préciser la nature, la magnitude et la signification clinique des atteintes cognitives associées à l’insomnie, 2) explorer les différences entre les personnes souffrant d’insomnie qui présentent des plaintes cognitives et celles qui n’en présentent pas et 3) documenter les relations entre les atteintes cognitives observées, les perturbations du sommeil et les manifestations d’hyperactivation diurne associées à l’insomnie. Dans un premier temps, une méta-analyse résumant les études préexistantes a permis de mettre en évidence des différences légères à modérées entre les personnes souffrant d’insomnie et les bons dormeurs pour quelques sphères cognitives, soit la mémoire de travail (rétention et manipulation d’informations), la mémoire épisodique et la résolution de problèmes. Dans un deuxième temps, un groupe de 25 participants souffrant d’insomnie a été comparé à 16 participants sans difficultés de sommeil, appariés pour l’âge, le sexe et la scolarité. Ces participants ont dormi trois nuits consécutives en laboratoire, puis ont complété une batterie de tests cognitifs ainsi que des questionnaires évaluant la perception de leur fonctionnement cognitif et différentes manifestations d’hyperactivation diurne. Les résultats suggèrent des différences significatives de grandes magnitudes entre les personnes souffrant d’insomnie et les bons dormeurs pour certains aspects des performances attentionnelles et mnésiques, alors que les performances aux épreuves évaluant la mémoire de travail et le fonctionnement exécutif semblent préservées. La fréquence des déficits considérés cliniquement significatifs est plus élevée chez les participants souffrant d’insomnie. En outre, les personnes souffrant d’insomnie et ayant des plaintes cognitives présentent des atteintes touchant un plus grand nombre de sphères cognitives, et dont la magnitude est plus importante. Les différentes atteintes cognitives sont toutes associées aux perturbations du sommeil, et certaines sont également associées à différentes dimensions de l’hyperactivation diurne. Dans l’ensemble, les résultats de la thèse suggèrent que l’insomnie est caractérisée par des atteintes cognitives compatibles avec un léger dysfonctionnement des régions préfrontales, mais soulignent également la coexistence possible de différents profils cognitifs parmi les personnes souffrant d’insomnie. Pour certains individus, ces atteintes seraient suffisantes pour être considérées cliniquement significatives. Différentes atteintes cognitives paraissent associées à différents aspects du sommeil et des manifestations d’hyperactivation diurne, ce qui pourrait signaler la présence des mécanismes distincts. / This thesis seeks to improve the understanding of cognitive functioning in individuals with insomnia. More specifically, it aims to: 1) specify the nature, magnitude and clinical significance of cognitive impairments associated with insomnia, 2) explore differences between individuals with insomnia who complain about their cognitive functioning and those who do not, and 3) document the relations between cognitive impairments, sleep disturbances and manifestations of daytime hyperarousal associated with insomnia. Two studies were completed to meet these objectives. First, a meta-analysis summarizing existing studies showed mild to moderate differences between individuals with insomnia and normal sleepers for several cognitive domains, namely working memory, episodic memory and problem solving. In the second study, a group of 25 individuals with insomnia was compared to 16 normal sleepers matched for age, gender and education. These participants spent three consecutive nights in the sleep laboratory, then completed a battery of cognitive tests as well as questionnaires assessing perception of their cognitive functioning and different manifestations of daytime hyperarousal. Results suggest significant differences of large magnitude between individuals with insomnia and normal sleepers for specific aspects of attentional and memory performance, while performance on tasks assessing working memory and executive functions is preserved. The frequency of clinically significant deficits is higher in individuals with insomnia. In addition, individuals with insomnia and cognitive complaints had cognitive impairment of larger magnitude, and in a larger number of cognitive domains. The different cognitive impairments are all associated with sleep disturbances, and some aspects of cognitive impairment are also associated with different dimensions of daytime hyperarousal. Taken together, results suggest that insomnia is characterized by cognitive impairment compatible with a mild dysfunction of prefrontal areas, but also point to a possible coexistence of different cognitive profiles among individuals with insomnia. For a number of individuals, these deficits would be sufficient to be considered clinically significant. Different cognitive impairments appear associated with different aspects of sleep and daytime hyperarousal, which could suggest distinct mechanisms.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/25978 |
Date | 23 April 2018 |
Creators | Fortier-Brochu, Émilie |
Contributors | Morin, Charles M. |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xxi, 142 pages), application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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