Return to search

Caractérisation des comportements alimentaires chez les femmes présentant de l'obésité en milieu clinique : approche centrée sur les personnes

La progression mondiale de la prévalence de l'obésité dans les dernières décennies en fait un enjeu de santé important. Les causes de l'obésité sont multifactorielles; elles incluent des facteurs génétiques, neurobiologiques, environnementaux et individuels. Parmi ceux-ci, les comportements alimentaires problématiques sont au cœur de la prise de poids et semblent soutenus par différents déterminants psychologiques associés à l'obésité. À ce jour, quelques études se sont intéressées au profilage des personnes présentant de l'obésité voulant intégrer un programme de perte de poids et des individus provenant de la population générale. Les études de profils ont majoritairement été réalisées sur la base des comportements alimentaires problématiques et des facteurs environnementaux et liés à la santé physique pouvant leur être associés. Bien que ces études soient informatives sur les comportements alimentaires présents chez les personnes en obésité, elles nous renseignent peu sur les facteurs psychologiques pouvant jouer un rôle dans le maintien de ces comportements. De plus, aucune étude à ce jour n'a été réalisée auprès d'une population clinique qui présente des préoccupations importantes liées à l'alimentation et au poids accompagnées d'une détresse psychologique. Cette population, composée majoritairement de femmes, pourrait être à risque de présenter un trouble du comportement alimentaire (TCA) au sein duquel interagissent des enjeux liés au poids et à la santé mentale. C'est dans ce contexte que la présente étude avait pour objectif (1) d'établir des profils sur la base de trois comportements alimentaires problématiques (c'est-à-dire la désinhibition, la susceptibilité à la faim et la restriction) auprès d'un échantillon de femmes adultes qui présentent des préoccupations alimentaires et corporelles et (2) de comparer les profils obtenus à l'aide des variables psychologiques et alimentaires associées à l'obésité (c'est-à-dire l'impulsivité, la régulation émotionnelle, l'image corporelle, les symptômes dépressifs, les traits de personnalité, les accès hyperphagiques, les envies intenses de manger et la dépendance alimentaire). Au total, 188 participantes consultant au Centre d'Expertise Poids, Image et Alimentation (CEPIA) de l'Université Laval pour des problèmes liés au poids et à l'alimentation ont été recrutées. Elles ont complété une entrevue diagnostique et des questionnaires sur LimeSurvey. Une analyse de profils latents a permis d'identifier trois profils. Une MANOVA et des analyses post hoc ainsi qu'une analyse de khi-carré ont permis de comparer les profils sur les différentes variables ciblées. Le premier profil nommé *Alimentation compulsive* inclut des femmes ayant les scores les plus élevés de comportements alimentaires compulsifs, de symptômes dépressifs et d'impulsivité ainsi que les scores les moins élevés d'autodétermination et de coopération. Le second profil nommé *Sensibilité modérée aux signaux de faim* regroupe celles ayant des scores modérés aux différents comportements alimentaires problématiques, qui affichent plus d'insatisfaction par rapport à leur apparence et qui montrent une plus grande coopération parmi les trois profils. Le troisième profil nommé *Contrôle perçu sur l'alimentation* comprend les femmes ayant les scores les plus élevés de restriction alimentaire et les plus faibles de comportements alimentaires compulsifs, les scores d'impulsivité et de symptômes dépressifs les moins élevés ainsi que les scores les plus élevés d'autodétermination. Somme toute, le projet de mémoire montre qu'une hétérogénéité des comportements alimentaires problématiques et des difficultés psychologiques se retrouve au sein d'un échantillon clinique. Il appuie également la pertinence de tenir compte des distinctions entre les profils afin d'orienter les interventions lors du traitement. / The worldwide rise in the prevalence of obesity makes it a major health issue, linked to various physical and psychological health problems. Several factors, including genetic, neurobiological, environmental, and individual elements, have been identified as important contributors to obesity. Among all these factors, maladaptive eating behaviors are central to weight gain and appear to be complicated by various psychological determinants associated with obesity. To date, some studies have established profiles based on different maladaptive eating behaviors, mainly involving people with obesity seeking treatment for weight loss or with general samples. Overall, studies conducted in clinical samples tend to highlight more severe maladaptive eating behaviors. While these studies are informative about the maladaptive eating behaviors of individuals with obesity, they provide limited insight into the psychological factors that may contribute to maintaining these behaviors. Moreover, no studies to date have specifically focused on a clinical population seeking psychological help for compulsive eating. This population, predominantly composed of women, may be at heightened risk for eating disorders associated with underlying psychological issues. Thus, the aim of the present study was (1) to establish profiles on the basis of three maladaptive eating behaviors (i.e. disinhibition, susceptibility to hunger and restriction) in a sample of adult women seeking psychological help for compulsive eating and (2) to compare the profiles using psychological and eating-related variables associated with obesity and maladaptive eating behaviors (i.e. impulsivity, emotion regulation, body image, depressive symptoms, personality traits, binge eating, food craving and food addiction). A total of 188 women consulting for eating and weight difficulties in the Centre d'Expertise Poids, Image et Alimentation (CEPIA) at Université Laval were recruited. They completed a diagnostic interview and answered questionnaires on LimeSurvey. Profiles were created using latent profiles analysis and compared with a MANOVA with Tukey adjusted post-hoc comparisons and a chi-square analysis. The first profile, named *Compulsive eating*, includes women who exhibit more compulsive maladaptive eating behaviors, along with higher levels of depressive symptoms and impulsivity, and lower scores in self-determination and cooperation. The second profile, named *Moderate sensitivity to eating cues*, consists of those with moderate scores on various maladaptive eating behaviors, who display the highest dissatisfaction with their appearance and exhibit greater cooperation. The third profile, named *Perceived control over food*, includes women with the highest scores for restriction and the lowest for compulsive eating behaviors. They also exhibit lower impulsivity and distress, as well as higher self-determination. Overall, this project highlights the heterogeneity in maladaptive eating behaviors and psychological difficulties within a clinical sample. It also underscores the importance of considering eating behaviors and psychological differences between profiles to guide interventions during treatment.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/152544
Date24 October 2024
CreatorsMaltais-Lévesque, Charlie
ContributorsBégin, Catherine
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeCOAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (x, 71 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

Page generated in 0.0064 seconds