Cette thèse étudie pour la première fois les pratiques langagières de la communauté grandissante des immigrés égyptiens en France. L’analyse morphosyntaxique a comme cadre la théorie insertionnelle Matrix Language Frame de Myers-Scotton (1993, 1997 et 2000). Nous constatons que les Égyptiens de la première génération recourent à l’alternance codique sans s’en rendre compte ou sans le reconnaître tandis que ceux de la deuxième génération sont conscients des caractéristiques linguistiques nées du contact des langues. De plus, la femme égyptienne, avec son rôle de maintien de l’arabe auprès de ses enfants, trouve sa féminité dans l’apprentissage du français et par conséquent elle joue un rôle important dans la pratique de l’alternance codique au sein de la famille. Les raisons de l’alternance codique chez les Égyptiens sont variées, par exemple : la citation ou le discours rapporté ; la désignation d’un interlocuteur en faisant intégrer à un groupe un interlocuteur tenu à l’écart ; l’humour qui caractérise notamment les Égyptiens de la première génération ; la spontanéité et la précision en optant directement pour le lexème le plus immédiatement disponible, même s’il est dans une langue différente par rapport au reste de la communication. Nos informateurs de la première génération ont recours aux procédés morphologiques pour simplifier l’usage des mots français ayant des sons qui n’existent pas en arabe égyptien ou ceux qui se composent de plus de trois syllabes. Nous exploitons les caractéristiques de ce contact des langues pour aider les élèves égyptiens nouvellement arrivés à réussir leur scolarité et s’intégrer dans la société française via la maîtrise du français. / This thesis analyses for the first time the language practices of the growing community of Egyptian immigrants in France. The morphosyntactical analysis is made in the framework of insertional theory Matrix Language Frame of Myers-Scotton (1993, 1997 and 2000). We find that the Egyptians of the first generation resort to code switching without realizing it or recognizing it while those of second generation are aware of the linguistic characteristics of the language contact. Furthermore, the Egyptian woman, with her role of maintaining Arabic with her children, finds her femininity in learning French and therefore she plays an important role in the practice of code switching within the family. The reasons of the code switching in the Egyptian community are varied, for example, the quotation or the reported speech ; the designation of an interlocutor by integrating into a group an interlocutor kept apart ; the humor that particularly characterizes the Egyptians of the first generation ; the spontaneity and the precision by opting directly for the most immediately available lexeme even if it is in a different language than the rest of the communication. Our informants of the first generation use morphological procedures to simplify the use of French words having sounds that don’t exist in Egyptian Arabic or those that consist of more than three syllables. We use the characteristics of this language contact to help Egyptian students newlly arrived to succeed in their schooling and integrate into the French society through the mastering of French language.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019SORUL071 |
Date | 21 June 2019 |
Creators | El Shafey, Ezzat |
Contributors | Sorbonne université, Martinot, Claire |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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