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Capitalisme, rapport salarial et régulation de la main-d'oeuvre : la classe ouvrière noire dans les camps de l'Union minière du Haut-Katanga, 1925-1967

La présente étude porte sur l'évolution du rapport salarial entre ses travailleurs et l'Union minière du Haut-Katanga (UMHK) de 1925 à 1927. Nous voulons saisir les mécanismes mis en place par cette entreprise en vue de constituer une main-d'oeuvre stable et qualifiée. Dans ce but, nous analysons la politique sociale de l'entreprise, son impact sur le processus de formation de la classe ouvrière et les réactions des travailleurs. Dans la mesure où les sources nous le permettent, nous examinons les stratégies et les moyens de leur application mis en place par l'UMHK pour mettre en place dans ses camps une société ouvrière qui lui serait dévouée. La thèse analyse également la part des ouvriers dans ce processus de formation de classe ouvrière qui a été parfois accéléré, parfois bloqué par les décisions prises par l'UMHK et par d'autres institutions coloniales. Elaborée sur la base des documents d'archives et des sources orales (interviews et récits de vie d'anciens travailleurs et de leurs enfants ), l'étude montre que la pénétration du capitalisme industriel dans le Haut-Katanga a créé les conditions de formation d'une classe ouvrière. L'UMHK a géré sa main-d'oeuvre d'une manière originale. Le rapport salarial paternaliste a permis d'inculquer aux ouvriers une conscience sociale différentielle, en partie le résultat d'une vie en vase clos. En effet, c'est la rémunération qui réglait le niveau de vie du travailleur de l'UMHK. La nourriture, les vêtements de travail, le logement, l'enseignement et les soins médicaux tous offerts en nature au travailleur et à sa famille ont permis à l'entreprise de contrôler la reproduction de la force du travail. De ce fait, le trait le plus saillant de l'évolution de la conscience de la classe ouvrière à l'UMHK a été la reconnaissance de former un monde des privilégiés distincts des autres couches de la société u: aine qui ne bénéficiait pas de mêmes conditions matérielles de vie et de travail. L'étude montre qu'au début la réaction des Africains a été caractérisée par la résistance aux recrutements et par la désertion au travail. Ensuite, la politique de stabilisation, instaurée par l'Union minière en 1928, a permis aux Africains de constituer un élément actif et dynamique du processus de formation de la classe ouvrière. Les travailleurs ont progressivement pris conscience de leur condition ouvrière et nous pouvons même parler de la naissance d'une culture ouvrière dans les camps de l'UMHK. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/17647
Date11 April 2018
CreatorsBakajika, Banjikila Thomas
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Formatxix, 424 f., application/pdf
CoverageCongo (République démocratique), 20e siècle.
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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