L'objectif de ce mémoire s'inscrit dans une réflexion sur la tendance actuelle des grandes villes du monde à transformer leurs espaces publics en espaces de divertissement. Nous analysons le cas du Festival International de Jazz de Montréal qui, en donnant à Montréal sa qualité de ville internationale, est devenu le paradigme des festivals montréalais. Notre étude consiste à saisir l'influence de cet événement culturel sur les modes de représentation de la ville et les modes d'appropriation possibles pour ses citadins. C'est donc avant tout à la question des représentations et des usages de l'espace public urbain dans le contexte du Festival de Jazz que ce mémoire s'intéresse. Pour mener à bien cette réflexion, nous développons, dans une première partie, des outils théoriques à partir de différents auteurs qui ont pensé la ville comme espace de créativité, de liberté et de diversité. Nous avons établi que l'espace public permet à la richesse et à la variété des manifestations humaines de se développer à travers l'émergence de cultures urbaines nouvelles. Nous rapprochons cette idée des principes de forces contradictoires qui s'expriment dans la ville, soit les forces disséminantes et les forces centralisatrices. De ces forces antagoniques, un troisième type de forces (les forces
« trans ») peut émerger et produire un nouvel équilibre. Ce dernier serait en résonance avec les initiatives et les aspirations de ses citadins. En tant que multiplicité hétérogène en perpétuelle activité, la ville se transforme dans son rapport avec ceux qui l'aménagent et la produisent et avec ceux qui l'investissent et se l'approprient. Les tensions entre les forces qui l'organisent et les pratiques d'espace qui s'y insinuent se précisent dans son étendue à travers les
« stratégies » des producteurs d'espace et les « tactiques » des usagers, concepts développés par Michel de Certeau. La deuxième partie de notre mémoire se développe autour de l'analyse du Festival International de Jazz de Montréal. Nous y étudions, dans un premier temps, la dynamique actuelle de la ville de Montréal à partir des différentes forces qui l'ont investie dans son histoire récente. Dès ses débuts, le Festival International de Jazz de Montréal a donné à la ville une identité forte à laquelle ses citadins pouvaient adhérer. Cependant, ce Festival contribue aujourd'hui à faire d'une partie du centre-ville de Montréal un espace soumis aux exigences de la mondialisation de la culture et de l'économie. Afin de voir dans quelle mesure les tactiques des usagers déjouent les stratégies du pouvoir, nous observons, dans un deuxième temps, les modes possibles d'appropriation de l'espace urbain par les festivaliers. Notre analyse nous permet d'envisager dans quelle mesure Montréal peut
« s'inventer » à travers ce Festival et en quoi ce dernier influence le devenir de la ville. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Espace, Festival, Jazz, Montréal, Public, Pratique, Représentation, Urbain, Usage, Usager, Ville.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2120 |
Date | January 2006 |
Creators | Kammer, Éva |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2120/ |
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