Cette recherche interroge les pratiques discursives de domination et d’altérisation dans la production urbaine. Notre analyse prend le départ du questionnement de la globalisation dans la planification urbaine et de son articulation au niveau micro-local. Notre hypothèse est que les groupes dominants utilisent les pratiques populaires comme argument de délégitimation des populations pauvres dans les « visions » de la ville globalisée. Cette stigmatisation se nourrit des stéréotypes de la ville en retard et de l’immobilisme de ces « groupes subalternes », mais également des conflits entre les habitants du centre pour l’appropriation de l’espace au quotidien. La domination exercée résulte alors d’un enchevêtrement complexe entre des conditions sociales réelles et des discours stéréotypés. Cette recherche suit une démarche interdisciplinaire, qui croise les approches à la ville propres à l’architecture avec le regard sociologique. Le choix des terrains d’étude se porte sur deux métropoles, Le Caire (Égypte) et Naples (Italie). Malgré de profondes différences de contexte, les questions s’imbriquent : l’attractivité touristique qui passe par le changement de population, la patrimonialisation de l’architecture des centres, et un urbanisme hanté par le mythe d’une grandeur déchue. À travers l’étude des pratiques micro-locales d’occupation du logement et de l’espace urbain, ainsi que du processus de construction et de manipulation d’une condition de « subalternité métropolitaine », il apparaît que si d’un côté les aménageurs revendiquent le monopole de la prise de décision, de l’autre les habitants mettent en place une production de l’espace urbain « par le bas ». / This research examines the discursive practices of domination and othering in urban production. Our analysis opens with the questioning of globalization in urban planning and its relationship with the micro-local level. Our hypothesis is that dominant groups use popular practices as an argument of delegitimization of the poor in the "visions" of the globalized city. This stigma is fuelled by the stereotypes of the undeveloped city and the immobilism of these "subaltern groups", but also by the conflicts between the inhabitants of the centre for the appropriation of space in everyday life. Thus, the domination results as a complex tangle between real social conditions and stereotypical discourses. This research follows an interdisciplinary approach, which crosses the architecture-specific analysis of the city with a sociological perspective. We chose as our case studies two cities, Cairo (Egypt) and Naples (Italy). Despite the profound differences in context, many issues overlap: the touristic appeal depending on the exclusion of a part of the population, the politics of heritage of the city centres, and an urban planning haunted by the myth of fallen greatness. Through the study of micro-local practices of domestic and urban space, and the process of construction and manipulation of a condition of "metropolitan subalternity", it appears that if, on the one hand, developers claim the monopoly of decision making, on the other, inhabitants develop a production of urban space "from below".
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA100130 |
Date | 02 December 2016 |
Creators | Pappalardo, Marta |
Contributors | Paris 10, Università degli studi di Napoli Federico II, Deboulet, Agnès, Miranda, Adelina |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage |
Page generated in 0.005 seconds