Le patrimoine industriel façonne le paysage de nombreuses villes au Québec au 20e siècle. L'industrie des pâtes et papiers et les villes papetières sont notamment des cas représentatifs issus de la deuxième révolution industrielle à la fin du 19e siècle au Québec fondée sur l'essor de l'hydroélectricité et l'extraction des ressources naturelles. En tout, 125 établissements papetiers ont été édifiés en sol québécois depuis 1805. En 2001, il en existait 62 en exploitation tandis qu'en 2021, il n'en restait que 38. Le présent mémoire propose de caractériser l'implantation, la transformation et les réalités morphologiques existantes des établissements papetiers au Québec à travers autant d'échelles dimensionnelles d'analyses que de sous-objectifs : le territoire, la ville papetière, le tissu urbain et l'usine. La caractérisation morphologique concerne les usines construites pendant la période de forte croissance (1880-1930) et aborde prioritairement le tissu spécialisé, mais suggère une première ébauche typologique du tissu urbain de base. La finalité de la recherche est de nourrir un regard prospectif sur la requalification éventuelle de sites post-industriels. Ce projet confronte trois lacunes dans la littérature récente : le silence relatif au sujet de l'aménagement des friches post-industrielles ; l'importance donnée à l'histoire sociale de ces territoires industrialisés négligeant les enjeux urbains et architecturaux dans leur caractérisation morphologique ; et l'omniprésence du domaine affectif dans les analyses patrimoniales conventionnelles orientées vers les objets d'exception plutôt que le caractère commun. Prenant racine dans un cadre d'analyse mixte issu de la morphologie urbaine - combinaison des approches historico-descriptive, typo-morphologique et historico-géographique -, l'étude porte sur la forme urbaine en tant que patrimoine vivant. L'analyse à l'échelle territoriale porte sur toutes les usines construites depuis 1805 (N=125), tandis que la caractérisation morphologique aborde le phénomène à la fois de manière synchronique et diachronique à l'échelle des systèmes de structure, des structures d'éléments et des éléments agrégés à l'aide d'un échantillonnage intentionnel (n=16). La lecture comparée permet d'éclairer les récurrences et les exceptions pour définir des typologies. En somme, l'examen des données principalement cartographiques permet d'expliquer les phénomènes urbains et architecturaux propres au domaine des pâtes et papiers en plus de nuancer le concept connu de « ville de compagnie ». Le mémoire s'ouvre sur le potentiel que présente la compréhension élargie des phénomènes architecturaux et urbains dans leur relation à l'espace entre bâtiments, parcelles et formes urbains afin de mettre en lumière les futures interventions à apporter sur le cadre bâti de demain. De plus, cette analyse profitera à une éventuelle vie urbaine de meilleure qualité en améliorant l'utilisation et la planification des sites vacants ou qui le seront prochainement. / Industrial heritage shaped the urban landscape of many Quebec cities and towns in the 20th century. During the second industrial revolution (1880-1940), the pulp and paper industry in Quebec developed out of initial advantages that enabled industrial production, including the growth of new cities and neighbourhoods. A total of 125 paper mills were built since 1805. In 2001, only 62 remained in operation while in 2021, there were only 38. This master's thesis suggests characterising the implantation, transformation and existing morphological realities of paper mills in Quebec through as many dimensional scales of analysis as sub-objectives: the territory, the city, the urban fabric and the mill itself. The morphological characterisation concerns the mills built during the period of string growth (1880-1930) and primarily addresses the specialised fabric but suggests a typology of basic urban fabric. The purpose of the research is to provide a look forward on the possible requalification of urban post-industrial sites. This study confronts three gaps in recent literature: the relative silence about the transformation of the post-industrial brownfields ; the place given to social history neglecting urban and architectural issues in their characterisation ; and the omnipresence of the affective domain in conventional heritage analyses oriented towards exceptional objects rather than common character. Taking roots in a mixed framework borrowed from urban morphology - a combination of historical-descriptive, typo-morphological and historical-geographical approaches -, the study addresses the urban form as a living heritage. The analysis at the territorial level covers all mills built since 1805 (N=125). Using intentional sampling (n=16), the morphological analysis addresses the phenomenon at the scale of the structural systems, structures of elements and aggregated elements both in a synchronic and a diachronic way. Comparative reading allows to note recurrences and exceptions to define typologies. Finally, the examination of cartographic data explains the urban and architectural phenomena specific to the pulp and paper field, in addition to nuance the known concept of « company town ». The thesis opens on the potential of a broader understanding of architectural and urban schemes in their relationship to space, plots and urban forms to highlight future interventions on the built environment for future generations. Also, this analysis will benefit a possible better urban life by improving the land use and planning of vacant sites or those that will soon be.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:https://corpus.ulaval.ca:20.500.11794/102386 |
Date | 09 November 2022 |
Creators | Nadon-Roger, Maxime |
Contributors | Dufaux, François |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | 1 ressource en ligne (xviii, 296 pages), application/pdf, application/zip, text/plain |
Coverage | Québec (Province) |
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