Cette étude a cherché à explorer les significations socio-culturelles de la mort provoquée par le VIH / SIDA parmi les Abagusii du Kenya. Façonnée par l’ontologie sociale constructiviste et l’approche épistémologique, l’étude a spécifiquement cerné les significations socio-culturelles de la mort causé par le VIH / SIDA, les expériences vécues de la mort du VIH / SIDA et comment ces expériences vécues influencent l’action préventive au niveau individuel et collectif au regard du VIH/SIDA. L'étude a utilisé des données recueillies à partir d'entretiens conversationnels approfondis et de l'observation participante de 50 personnes séropositives pour le VIH qui étaient sélectionnées à travers la méthode de saturation et sélectionnées par des techniques d'échantillonnage en boule de neige et d'analyse raisonnée. Des données supplémentaires ont également été obtenues à partir de neuf informateurs clés choisis à dessein en utilisant un guide d'entretiens .Les données provenant d'entretiens approfondis et d'entretiens avec des informateurs-clés ont été enregistrées sur bande, transcrites ad verbatim et analysées thématiquement. Les résultats de l'étude ont montré qu'au niveau individuel, mourir du VIH / SIDA était une perturbation biographique, forçant ainsi les personnes infectées par le VIH à subir une réorientation existentielle en faisant de nouveaux arrangements et des quêtes pour leur nouvelle vie afin d’acquérir une sorte d’appartenance culturelle, sociale et morale à leurs réseaux sociaux culturels. Au niveau communautaire, la mort par le VIH/sida a été érigée en «mauvaise mort» par rapport aux discours traditionnels et chrétiens sur les croyances religieuses régissant la vie, la mort et l’après la vie. En conséquence, une telle mort était perçue comme une menace pour l'identité et la solidarité sociale et collective, ainsi que pour la régénération de la communauté à travers la reproduction sociale. L'étude a également révélé que les actions sociales en faveur de la mort et du décès dues au VIH / SIDA ne reposaient pas sur des connaissances biomédicales, mais plutôt sur les relations sociales en particulier les relations de parenté comme défini collectivement dans les discours moraux et sociaux de la personnalité. En conclusion, l'étude soutient que les croyances culturelles et les valeurs régissant la vie et la mort devraient être prises en compte dans la prévention du risque de VIH / SIDA dans des contextes culturels particuliers. / This study sought to explore the socio-cultural meaning of death from HIV/AIDS among the Abagusii-Kenya. Shaped by the social constructivist ontology and interpretative epistemological approach, the study specifically investigated the socio-cultural meanings of death from HIV/AIDS, the lived experiences of dying from HIV/AIDS and how lived experiences of dying and death from HIV/AIDS influence HIV/AIDS preventive action at individual and community level. The study used data collected from in-depth conversational interviews and participant observation from 50 HIV seropositive people who were arrived at through saturation method and selected through snowball and purposive sampling techniques. Augmentative data was also obtained from purposively selected nine key informants using an interview guide. Data from in-depth conversational and key informant interviews were tape recorded, transcribed ad verbatim and thematically analyzed. Findings from the study showed that at individual level, dying from HIV/AIDS was constructed as a biographical disruption, thus forcing those infected with HIV to undergo existential reorientation by making new arrangements and quests for their new life as a way of achieving a sense of cultural, social and moral belonging to their cultural social networks. At community level, death from HIV/AIDS was constructed as “bad death” in relation to traditional and Christian religious belief discourses governing life, death and after life. As a consequence, such death was perceived as a threat to the corporate social identity and solidarity, and to the regeneration of the community through social reproduction. The study further found that social actions towards dying and death from HIV/AIDS was not based on biomedical knowledge alone but on social relationships especially kinship relations as collectively defined in moral and social discourses of personhood. In conclusion, the study argues that cultural beliefs and values governing life and death should be taken into account in dealing with HIV/AIDS risk prevention in particular cultural contexts.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PAUU1035 |
Date | 28 February 2018 |
Creators | Masita, Ednah Nyanduko |
Contributors | Pau, Kouvouama, Abel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English, French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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