Aujourd’hui notre société met à l’écart les personnes désignées « vulnérables ». Cette mise à l’écart traduit dans les faits un rejet plus global de tout ce qui renvoie à la vulnérabilité. Considérant que celle-ci est une dimension impensée de notre culture, une grande partie de cette thèse consistera à montrer ce qu’il en est de la vulnérabilité et par quels chemins il est possible de la penser. L’exclusion de cette vulnérabilité, qui nous est pourtant constitutive, n’est que le revers de l’identité que chacun veut préciser du haut de sa conscience assurée d’elle-même. Avec Emmanuel Levinas, il s’agit de penser la vulnérabilité comme sens-sensibilité PAR l’autre en égard POUR l’autre, plaçant la rencontre comme condition d’un évidement désidentificateur. L’altérité est ma première ressource, elle me convoque à l’accueil de l’étrangeté de l’autre et cet accueil me révèle à moi-même bien plus que ce que j’en décide. Ce petit déplacement qui propose à chacun d’habiter sa vulnérabilité, ce presque-rien qui ne se commande pas mais qui opère dans l’altération, telle est la « phénoménologie du soi affecté par l’autre que soi » (P. Ricœur) que nous avons tenté de penser. A partir de là, une autre société peut s’envisager, une « société des singularités » qui fait toute sa place à nos in-suffisances dans une qualité de « socialité » (E. Levinas). Ce terreau permet de revisiter l’État, le singulier et l’universel, l’hospitalité, la fraternité, l’économique, le lien entre éthique et politique pour faire éclater le besoin individuel d’une coupure entre un « moi-nous » et un « tout-eux ». Habiter sa vulnérabilité c’est alors rester à l’endroit intenable de la non coupure. / Nowadays our society sets aside people pointed out as "vulnerable". This sidelining translates in the facts a more global discharge of anything sending back to vulnerability. Considering vulnerability as un unthought dimension of our culture, a large part of this thesis will consist in showing what the situation is regarding vulnerability and through which ways it is poile possible to think it out. The excluding of this vulnerability, which is nevertheless essential to us, is only the backhand of an identity which each of us wants to specify from his own insured consciousness. With Emmanuel Levinas, the matter is to think out vulnerability as sensitivity THROUGH the other in consideration FOR the other, where the encounter turns to be the condition of à desidentifying hollowing out. Otherness is my first resource, it convenes me to receive the otherone's strangeness and this reception is giving me a self awareness much more than what I decide. That small shift suggests to each one to inhabit his own vulnerability, that uncontrolled futility but which operates in change, such is the "phenomenology of the one, modified by the other than one " that we tried to think. From that prospect point, another society can be considered, a "society of singularities" giving room to our insufficiencies within the "sociality quality ". That breeding ground gîtes lies the opportunity to re-visit the Nation, the singular and the universal, hospitality, fraternity, economics, the link between ethics and politics, in order to blow up the individual need of a cut between " me-us " and " whole-them ". To live into its own vulnerability is then to stay into the unbereable place of a non cut.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018AIXM0009 |
Date | 12 January 2018 |
Creators | Pillant, Yves |
Contributors | Aix-Marseille, Zask, Joëlle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0023 seconds