« Je n’ai plus de prières si ce n’est pour elle, mon imagination entière ne prend forme qu’autour d’elle et le monde qui m’entoure n’existe que par elle. » Avec ces mots, Johann Wolfgang von Goethe décrit l'amour et les Leiden des jungen Werthers qui deviennent un succès mondial. Pour Anne Louise Germaine de Staël, le protagoniste est le représentant de l’amour unique, puisque exceptionnel, Charles François Dominique de Villers admire sa « Sehnsucht, Ahndung, Schwärmerei » et c’est Stendhal qui nomme le phénomène de l'amour allemand pour la première fois concrètement comme « Amour à la Werther qui ouvre l’âme à tous les arts ». En souhaitant présenter à leur pays natal un modèle complémentaire, ou même, comme Villers, une alternative à la conception française de l’amour, ils transfèrent l’idéal « romantique » de Werther sur son auteur et sur tousles Allemands. Mais peut-on se contenter de dire que Villers, Mme de Staël et Stendhal se sont mépris sur Goethe et son ouvrage ? Cette interprétation s’opposerait aux objectifs de ce projet de recherche francoallemand,d’illustrer à l’aide de l’Amour à la Werther le « commerce des idées » entre 1770 et 1840 dans lequel« toutes les nations proposent leurs marchandises. » Les malentendus provoqués par ces efforts de médiation sont la partie essentielle des transferts culturels. Ils prouvent à Goethe après tout « qu’il est lui-même, à son corps défendant, un romantique » et à l’auteure de la présente thèse, que l’amour ne se laisse pas nationaliser et que les stéréotypes comme, par exemple, la frivolité des français et la profondeur des allemands, atteignent leur limite avec ce phénomène. / “Ich habe kein Gebet mehr, als an sie; meiner Einbildungskraft erscheint keine andere Gestalt als die ihrige,und alles in der Welt um mich her sehe ich nur im Verhältnisse mit ihr“. With these words Johann Wolfgang von Goethe characterizes the deep sentiment of a heartfelt love in his Leiden des jungen Werthers, which became aworldwide success. For Anne Louise Germaine de Staël the protagonist is the representative of a unique love,Charles François Dominique de Villers admires Werther’s “Sehnsucht, Ahndung, Schwärmerei“, and Stendhal isthe first who specifies the phenomenon of the German love as “Amour à la Werther qui ouvre l'âme à tous lesarts.” In trying to bring forward a model of a supplement, or even, like Villers, of the substitute of the Frenchconcept of love to their native country, these authors assign the “romantic” ideal of Werther to his author and,moreover, to all Germans. However, does it suffice to say that Villers, de Staël and Stendhal havemisunderstood Goethe and his work? With their interpretation of Werther’s love, those authors offer an interesting example of “geistiger Handelsverkehr” between different European countries, i.e. the considerableinteraction between various cultures at the end of the 18th and the beginning of the 19th century. Themisunderstandings, which are caused by these efforts of the intercultural mediation, are an essential part of theinteraction. They prove to Goethe after all, “dass er selber, wider Willen, romantisch ist.“ And to the author ofthis thesis they prove that love cannot be perceived within the borders of nations, and that it cannot simply bebroken down to stereotypes such as the frivolous Frenchman or the profound German.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA030003 |
Date | 18 February 2011 |
Creators | Mildner, Susanne |
Contributors | Paris 3, Universität Potsdam, Michaud, Stéphane, Meyer-Kalkus, Reinhart |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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