L’histoire sociale du commerce du bétail et de ses acteurs en Brionnais-Charolais, de la fin du XIXe siècle à nos jours, se confond avec celle de la construction de la filière bovine qui se structure autour de trois spécialités : le naissage, l’embouche et le négoce. Plusieurs étapes, mises en évidence dans la thèse, l’ont jalonnée : développement de l’embouche dans la seconde moitié du XIXe siècle, accès progressif des cultivateurs-éleveurs à l’aisance au cours du XXe siècle, remise en cause des pratiques à partir des années 1960 au profit de l’élevage allaitant. Les apports de cette thèse – réalisée à partir de sources très fragmentaires dans un assemblage qui a nécessité quelque inventivité – à l’histoire rurale, sociale et économique sont multiples. Une mise en perspective des adaptations successives d’un monde agricole en profonde mutation est proposée. L’analyse des changements à l’échelle de la famille, de l’exploitation ou du commerce fait de cette thèse un travail pionnier. Les acteurs de la spécialisation sortent de l’ombre grâce à l’étude, selon une approche prosopographique, d’un corpus d’emboucheurs et de marchands de bestiaux. De même, sont mis en évidence des flux et des réseaux au sein desquels circulent le bétail et l’argent et qui contribuent au désenclavement du territoire observé. Jusqu’au milieu du XXe siècle, la société rurale brionnaise repose sur un équilibre patiemment acquis, bientôt ébranlé par la modernisation de l’agriculture et la Politique agricole commune. La filière s’organise progressivement dans la seconde moitié du XXe siècle. La professionnalisation du négoce de bétail passe par la fin des maquignons et la mise en place de structures coopératives. Au début du XXIe siècle, la question se pose du devenir des commerçants en bestiaux et de l’élevage dans le berceau de la charolaise. / The social history of cattle trade and its actors in Brionnais-Charolais, from the late 19th century up to nowadays merges into the history of the setting up of the cattle industry which has built itself around three fields : breeding, feeding and trade. My thesis reveals the different stages which have marked it up : from the development of cattle feeding in the second half of the 19th century, then the gradual access to wealth by farmers-breeders during the 20th century, to a questioning of old practices since the 1960s, replaced by brood cows breeding. I have carried out my thesis from very fragmentary sources into an assembly of facts (which had required great inventiveness) and shown how much contribution it could bring to the knowledge of rural, social and economical history. I propose a new perspective on the successive adaptations to a profoundly changing agricultural society. I have analyzed in a pioneering way the changes in the family as well as the farm or the trade fields. Thanks to a prosopographical approach, from a corpus of feeders and cattle dealers, this study brings the actors of specialization to light. In the same way, I have revealed the methods and the networks in which cattle and money circulate and which have contributed to opening up the studied area. Until the mid-20th century, the rural Brionnais society had rested on a patiently acquired equilibrium, soon shaken by a modernized agriculture and the Common Agricultural Policy. In the second half of the 20th century, the industry got itself organized gradually. The professionalization of cattle trade goes through the end of cattle dealers and the setting up of cooperatives. In the early 21st century, one has to wonder about the evolution of cattle traders and of breeding itself in the birthplace of Charolais cattle.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011LYO20105 |
Date | 09 December 2011 |
Creators | Fayard, Dominique |
Contributors | Lyon 2, Mayaud, Jean-Luc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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