Dès 1951, le compositeur américain John Cage (1912-1992) s’engage dans la recherche de stratégies nouvelles de création. Son objectif principal consiste à éviter de laisser la subjectivité gouverner son univers artistique. L’œuvre doit être exempte de tout geste expressif, ainsi que d’éléments issus de la mémoire. Commence alors l’invention de multiples procédés impersonnels de composition permettant au hasard d’être à l’origine de la conception de l’œuvre et de jouer un rôle à différents stades de l’élaboration. Il s’ensuit une exploration artistique où le créateur se trouve confronté à l’imprévisible. À partir de 1969, la recherche de moyens non-intentionnels de création s’élargit du domaine musical au domaine plastique. Les trois parties de notre thèse portent sur le processus d’élaboration, la performance et l’exposition. Pour une part importante de la production musicale et visuelle de Cage, si le hasard intervient dans la phase d’élaboration, les œuvres engendrées restent néanmoins fixes dans leur état final. Cependant, notamment dans les années soixante, la plupart des œuvres musicales prennent une forme indéterminée, le hasard intervenant également au moment de la performance, d’où l’imprévisibilité du résultat. Enfin, cette dialectique entre un hasard fixe et une indétermination mobile est mise en œuvre à la fin de sa vie dans la conception d’installations et d’expositions. D’un point de vue théorique, il est important de comprendre si la position de Cage est alors celle d’un simple transcripteur des résultats fournis par le hasard ou si des choix tiennent néanmoins une place dans sa création. Notre recherche montre que la position de l’artiste est double. Si Cage est à l’écoute du hasard, ses préoccupations thématiques dans les domaines musical, plastique et muséologique n’en ont pas moins laissé une forte empreinte sur sa production sous forme de différents invariants. / Starting in 1951 the American composer John Cage (1912-1992) relentlessly searched for new creative strategies. His main goal was to ensure that no form of subjectivity ruled his artistic universe. A work had to be free of any and all expressive gestures, as well as traces of memory. This stipulation led to his inventing multiple impersonal procedures of composition in that chance operations both initiated the conception of a work and played a role at different stages of its elaboration. The outcome of this artistic exploration meant that the creator had to come to terms with the unpredictable. From 1969 on, Cage carried over non-intentional modes of creation from his musical production to his visual works. The three main sections of our thesis focus on their process of elaboration, musical performance, and exhibitions. If chance operations came into play in the elaborative stage of a large number of these works, the latter nonetheless remained fixed in their final state. Yet, particularly in the 1960’s, most of the composer’s musical works had an indeterminate form, given that chance intervened during the performance, leading to unforeseen results. Finally, at the end of his life Cage put into play this dialectic relationship between fixed chance and mobile indetermination in his conception of installations and exhibitions. From a theoretical point of view, it is important to understand if his role is that of a simple transcriber of chance operation results or if choice still remains operative in his production. Our research shows that the position of the artist is dual: if Cage remains open to chance, his thematic interests in the fields of music, visual arts, and museology have just as strongly left their mark on his production in the form of different invariants.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA040030 |
Date | 16 June 2012 |
Creators | Fornel, Anne de |
Contributors | Paris 4, Barbe, Michèle, Bosseur, Jean-Yves |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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