Le mouvement d’occupation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes milite depuis 2009 aux côtés des associations citoyennes et des paysan-ne-s en lutte pour la préservation du bocage menacé par la construction d’un aéroport international. L’organisation sociale de la « Zone d’Autonomie Définitive » repose sur le refus de la séparation du domaine légitime de la délibération, une critique radicale de la représentation qui se prolonge dans une perspective d’émancipation. Cette thèse de sociologie politique explore les effets de la perspective de l’autonomie sur la formation de l’« être-en-commun » des occupant-e-s qui se manifeste dans les formes qu’ils.elles donnent à leurs processus de socialisation, à leurs échanges économiques et cognitifs, à leurs procédures de décision, aux rapports de pouvoir qui les distinguent et à leurs pratiques de justice. Elle s’appuie sur une enquête ethnographique d’un an (2013-2014) qui m’a permis de confronter les représentations et les pratiques des occupant-e-s à une analyse théorique des modalités de matérialisation d’autres possibles. En réintroduisant une activité de sens dans la théorie des formes sociales que la sociologie des réseaux sociaux emprunte à Georg Simmel, cette thèse souhaite contribuer aux efforts opérés par la science sociale anarchiste pour déconstruire le « préjugé gouvernemental », la croyance en la nécessité d’un ordre et d’une direction. A travers l’étude des controverses qui animent la vie quotidienne des occupant-e-s, j’insiste ainsi sur l’irréductibilité d’un ensemble de tensions qui façonnent une vie sociale fondée non pas contre la différenciation individuelle, mais contre la logique d’intégration qui l’empêche. / The “occupation movement” of the ZAD of Notre-Dame-des-Landes fights since 2009 with the “citizen associations” and the “peasants in struggle” to preserve a humid hedgerow situated in the region of Britanny (France) against the building of an international airport. The social organization of the “Zone of Definitive Autonomy” is based on a radical critic of political representation which fosters a perspective of emancipation, a perspective of autonomy. This thesis in political sociology explores its effects on the formation of an alternative “être-en-commun” (“being-in-common”) through practices of socialization and justice, economical and cognitive exchanges, decision making processes and power relationships. This theoretical analysis of the materialization of “another possible” is based on an ethnographic fieldwork conducted between 2013 and 2014. Combining a pragmatic approach to the theory of forms mobilized by social network theories, this thesis adds a fragment to the deconstruction of the “governmental prejudice” the anarchist social science researches have undertaken. Through the study of a series of controversies which have been raised by the occupants during my fieldwork, I insist on the irreducibility of a set of tensions which shape a social life based on an important process of individual differentiation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA100029 |
Date | 14 May 2018 |
Creators | Verdier, Margot |
Contributors | Paris 10, Dufoix, Stéphane |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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