Cette thèse propose une histoire environnementale comparée de parcs nationaux canadien, éthiopien et français. Elle s'appuie sur l'étude des lois, des rapports d'activité et de la documentation archivistique et touristique produits par les gestionnaires des parcs de Forillon, du Semën et des Cévennes, de la fin des années soixante au temps présent. Cette recherche interroge l'objet « parc national » en tant que territoire patrimonial et identitaire façonné pour promouvoir un sentiment d'appartenance à la nation. Avec le comparatisme pour mode d'étude de l'objet, ce travail démontre qu'au-delà des contextes observés, l'invention de la nature vise bien souvent à renforcer les contours matériels et idéels de la nation au nom de laquelle agissent les pouvoirs publics. En France, le parc national des Cévennes sert à la pérennisation d'une nation paysanne, nostalgique et traditionnelle. Au Canada, le parc ForiIlon participe à la naturalisation d'une nation qui se donne à voir vierge, atempororelle et apolitique afin de pallier son passé manquant de profondeur mais débordant de conflits. En Éthiopie, l'Etat s'approprie pour sa part les représentations eco-racistes des institutions internationales telles que l'UICN, le WWF et l'UNESCO afin d'être reconnu sur la scène internationale et de s'imposer, alors, sur un territoire qu'il veut national. Ainsi, dans les trois pays observés, le parc national se révèle un enjeu de lutte. Espace de vie quotidienne converti en un espace de visites temporaires, illégitime l'exercice, par la puissance publique, d'une violence à la fois concrète et symbolique sur les populations locales et environnantes. / This thesis offers a comparative environmental history of French, Ethiopian and Canadian national parks. It rests upon an analysis of laws, management plans, tourist documentation and archive produced by the managers of Cévennes, Semën and Forillon national parks. This research questions the "national park" object as a territory of heritage and identity manufactured by power to promote a national belonging feeling. Using comparison, this work shows that beyond the context, invention of nature is dedicated to the reinforcement of the material and ideal edges of the nation. In France, the Cévennes national park serves as a symbol of a rural, nostalgic and traditional nation. In Canada, Forillon participates to the naturalization of a nation that gives herself to see as a virgin, a-temporal and a-political nation in order to overcome a past lacking of depth but overflowed by conflicts. In Ethiopia, the State adopts the eco-racist representations of international institutions such as IUCN, UNESCO and WWF for being recognized on the international scene and established, therefore, on a territory namely "national". Thus, in these three countries, national park appears as a place of struggle. Space of daily life converted in a space of temporary visit, it legitimates the exertion of a concrete and symbolic violence on local and surrounding populations.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA010635 |
Date | 12 September 2013 |
Creators | Blanc, Guillaume |
Contributors | Paris 1, Université du Québec à Trois-Rivières, Hirsch, Bertrand, Castonguay, Stéphane |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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