L’adoption internationale en Colombie représente 14 % des adoptions françaises à l’étranger en 2011. Elle est un système de juxtaposition et d’imbrication d’acteurs et d’expériences de parenté. De par sa dimension transnationale, l’adoption lie des acteurs asymétriques avec pour extrémités les parents adoptants européens et la génitrice colombienne. Mais son inscription dans le contexte local de parenté colombienne révèle également l’importance d’un tissu relationnel dense et varié, constitué de divers transferts d’enfants en parallèle. Quant à son statut officiel et formel, il implique l’intervention de l’État dans la définition, la mise en forme et l’application de la pratique de l’adoption. Ainsi, ce travail est le fruit d’une ethnographie multi-située du système de l’adoption en Colombie avec un abord depuis les différentes positions possibles. L’objectif est alors d’interroger la logique de chaque acteur impliqué et les enjeux existants autour de l’enfant : comment l’acte de mise en adoption prend-il sens pour une mère, dont la grossesse n’est pas désirée ? Selon quels critères l’État définit-il l’adoptabilité d’un enfant ? Quelles sont les modalités d’implication de la famille d’accueil dans ce maternage transitoire ? Et enfin, de quelle manière les parents adoptants assument-ils leur rôle dans la (re)construction identitaire de l’enfant ? Regards, vécus, positionnements se rencontrent et s’articulent, témoignant souvent de rapports de pouvoir. L’adoption parle ainsi d’un exercice de contrôle sur la vie et les corps, mettant à jour une inter-sectionnalité de mécanismes de dominations (« postcoloniale », étatique, hétérosexuelle, voire raciale), repérée et analysée dans cette thèse. / International adoption in Colombia represents 14% of the French adoptions in 2011. It is a system of juxtaposition, imbrications of actors and experiences of kinship. From its transnational dimension, adoption links asymmetric actors both for the European adopting parents and for the Colombian mother, but its inscription within the local context of the Colombian kinship shows as well a dense and varied relationship tissue made from parallel children transfers. In terms of its official establishment, adoption implies the intervention of the State in its the definition, its inception, and its application. This work is the result of a multi-located ethnography within the Colombian adoption system studied from different possible points of view. Its objective is to question the logic of each one of the involved actors and the existing challenges surrounding the concerned children, such as: How does the adoption choice makes sense to the mother whose pregnancy is not desired? How does the government decide the adoptability of a child? How does the host family get involved in its temporary motherhood? And at last, in which ways the adopting parents play their role in the (re)construction of the children’s identity? Visions, vital experiences, and contentions meet and articulate, witnessing relationships of power. Adoption speaks of an exercise of control over life and bodies through an intersection of domination mechanisms (post-colonial government, heterosexual and even racial) which are referenced in this written work.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA030135 |
Date | 25 November 2013 |
Creators | Delord, Amandine |
Contributors | Paris 3, Cosío-Zavala, María-Eugenia |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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