Au tournant de 1942 et de 1943, les premiers maquis virent le jour en France occupée. Principalement constitués de jeunes gens qui refusaient la conscription de travailleurs au service de l’Allemagne et trouvaient refuge dans les bois et les montagnes, les maquis connurent une progressive militarisation. Le souvenir de leurs combats à la Libération a largement éclipsé l’histoire de leurs relations avec la France libre et ses Alliés britanniques et américains. Pourtant, dès 1943, Londres, Alger et Washington discutèrent l’intégration des maquis aux plans de guerre, créant même des structures ad hoc. Sans ignorer les désaccords politiques, stratégiques et diplomatiques qui accompagnèrent ces discussions, cette recherche entend retrouver la coopération entre maquis français, France libre et Alliés. Elle s’intéresse aux individus qui, au sein des institutions britanniques et américaines comme de la France libre, s’investirent dans la cause des maquisards et tissèrent des réseaux qui permirent de leur apporter de l’aide. Des difficultés multiples se posèrent aux services de renseignement chargés de cette tâche : leurs communications sporadiques avec la France occupée, la mobilité des maquis et la réticence des états-majors réguliers n’étaient pas des moindres. Ils parvinrent cependant à faire entendre la voix des maquis au sommet des états-majors et des États alliés, permettant leur prise en compte progressive dans les plans d’ensemble, alors même que la coordination entre armées régulières et maquisards représentait un défi stratégique presque dénué de précédent. En étudiant, depuis les états-majors et jusque sur le terrain, les individus qui portèrent cette coopération, ce travail interroge les identités de combattants divers réunis par les hasards de la guerre. Chemin faisant, il explore l’expérience de la guerre et de la répression commune aux maquisards et aux envoyés de Londres et d’Alger qui les rejoignirent dans la clandestinité, développant avec leurs nouveaux compagnons d’armes de fortes solidarités. Il intègre la progressive libération du territoire français et la concurrence des pouvoirs qui l’accompagna, courant jusqu’en 1945 pour intégrer les sorties de guerre de ces différents combattants et un peu au-delà, pour évoquer les mémoires diverses qui en sont nées. / Between the end of 1942 and 1943, the first maquis came into existence in occupied France. While their members were mainly young people who refused to be sent as workers to Germany and sought refuge in the woods and the mountains, during the war the maquis turned into military formations. The memories of their fight during Liberation has largely overshadowed the history of their relationship with Free France and its British and American allies. However, as early as 1943, London, Algiers, and Washington discussed the integration of the maquis into their war plans, even creating the necessary structures. While taking into consideration the political, strategic, and diplomatic disagreements that were part of the discussions, this study intends to bring back the cooperation between the maquis, Free France, and the Allies into the narrative of the war. It looks at individuals who, within British and American institutions as well as Free France structures, dedicated their efforts to work alongside the maquisards, and built networks to assist them. Numerous obstacles came in the way of intelligence services when they took on that task: sporadic communication channels with occupied France, the maquis’ mobility, and the reluctance of regular military headquarters — among other problems. They managed, however, to carry the voice of the maquis back to the head of regular armies and Allied States, allowing them to be progressively taken into account in general war planning, even as coordination between maquisards and regular forces constituted an almost unprecedented strategic challenge. From military headquarters to the realm of clandestine operations, this study takes interest in the people who found themselves involved in this common fight, addressing the identities and fighting experiences of different individuals brought together by the fortunes of war. It also explores an experience of war and repression shared by the maquisards and the London and Algiers envoys who met them in their clandestine life, together building strong ties of solidarity. It follows them through the progressive liberation of the French territory, on the stage of its competing powers, reaching until 1945 to follow those fighters during their transition from war to peacetime, and beyond that year — shining a light onto the memories and narratives that ensued.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018NORMC016 |
Date | 24 November 2018 |
Creators | Balu, Raphaële |
Contributors | Normandie, Quellien, Jean, Wieviorka, Olivier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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