L’originalité de cette recherche est de s’intéresser aux caractéristiques de l’environnement physique et à leur impact sur les capacités de navigation et de mémoire spatiale. Ce domaine jusqu’alors peu investigué, représente pourtant un enjeu sociétal pour l’autonomie et le bien-être de la personne. Des difficultés de navigation ont notamment été décrites dans le vieillissement normal et la maladie d’Alzheimer (MA) dès le stade débutant. Or, l’environnement physique peut soutenir les capacités/compétences spatiales des individus, ou au contraire les perturber. L’objectif de cette recherche est d’évaluer l’effet structurant des éléments d’un environnement réel riche en repères, le jardin thérapeutique « art, mémoire et vie » du CHRU de Nancy, sur l’apprentissage d’un trajet et l’acquisition des connaissances spatiales, chez une population de sujets atteints de MA. En effet l'organisation spatiale de ce jardin a été conçue pour contribuer entre autres, à atténuer les difficultés de ces personnes en termes de cognition spatiale.L’ensemble des éléments du jardin a été répertorié et intégré dans une classification inspirée des travaux de Lynch (1960) et Zeisel et Tyson (1999). Trente sujets à un stade léger à modéré de la MA et 30 sujets âgés sains appariés ont réalisé le protocole suivant : (1) un apprentissage de trajet (aller et retour), durant lequel leur description verbale du parcours était enregistrée ; (2) une série de tâches évaluant l’acquisition des connaissances spatiales ; (3) des tests cognitifs standards. Le discours a été retranscrit verbatim et soumis à une analyse de contenu. Les résultats montrent une capacité d’apprentissage de trajet résiduelle significative chez les sujets du groupe MA, tant à l’aller qu’au retour. La répétition du trajet et la richesse de l’environnement en termes de repère semblent avoir contribué à ce résultat. Les performances aux tâches expérimentales ont été croisées avec l’analyse du discours et avec les tests cognitifs standards. Les résultats mettent en évidence un rôle prépondérant de certaines caractéristiques des éléments de l’environnement, telles que la saillance et l’affordance, sur les performances d’apprentissage de trajet et de mémoire spatiale et ceci de manière encore plus marquée chez les sujets du groupe MA. L’effet structurant des éléments de l’environnement est discuté d'une part chez les sujets âgés sains au regard des processus cognitifs impliqués dans la navigation et l’acquisition des connaissances spatiales et d'autre part des processus préservés et dysfonctionnels au cours de la MA / The originality of this research is to focus on the characteristics of the physical environment and their impact on navigation and spatial memory capabilities. This field, until then little investigated, represents a societal stake for the autonomy and the well-being of the person. In particular, navigation difficulties have been described in normal aging and Alzheimer's disease (AD) in the early stage. However, the physical environment can support individuals' spatial abilities/skills, or, on the contrary, disrupt them.The aim of the present study is to assess the structuring effect of the elements of a real environment rich in landmarks, the “art, memory and life” healing garden of the CHRU of Nancy, on route learning, and on the acquisition of the spatial knowledge, in a population of subjects with AD. Indeed, the spatial organization of this garden has been designed to contribute, among other things, to alleviate the difficulties of these people in terms of spatial cognition.All the elements of the garden have been listed and integrated into a classification inspired by the works of Lynch (1960) and Zeisel and Tyson (1999). Thirty subjects with mild to moderate AD and 30 matched healthy subjects underwent the following protocol: (1) route learning (forward and return trips), during which the verbal description of the route was recorded; (2) a series of tasks assessing the acquisition of spatial knowledge of the garden as well as (3) standard cognitive tests. The speech was transcribed verbatim and subjected to a content analysis.The results show a significant residual route learning ability in the MA group, both on the forward and return trips. The repetition of the route and the richness of the environmental landmarks seem to have contributed to this result. Experimental task performances were cross-checked with discourse analysis and standard cognitive tests. The results highlight a preponderant role of certain characteristics of environmental elements, such as saliency and affordance, on the learning performances of route and spatial memory, and this even more markedly in the subjects of the MA group.The structuring effect of the elements of the environment is discussed on the one hand in healthy older subjects with regard to cognitive processes involved in the navigation and acquisition of spatial knowledge and on the other hand preserved and dysfunctional processes in the course of Alzheimer’s disease
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LORR0378 |
Date | 21 December 2017 |
Creators | Jacob, Christel |
Contributors | Université de Lorraine, Trognon, Alain, Rainville, Constant |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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