L'expérience d'Aimé Bonpland invite à réfléchir sur les conditions nécessaires au transfert d'une science et sur l'idéologie qui le porte. Partisan de l'indépendance du Río de la Plata, imprégné d'une culture politique mettant au premier plan la nécessité d'un Etat fort permettant la stabilité et le rayonnement d'une nation, Bonpland se heurte à l'instabilité qui caractérise la construction politique de cette région. En suivant son parcours on assiste à la rencontre manquée entre un naturaliste porteur d'un projet fondé sur le modèle universaliste du centre scientifique européen et des élites qui, à la périphérie, souhaitent mettre en place une politique spécifique basée sur l'utilisation des ressources naturelles à des fins de développement interne. Cette expérience permet de mettre en évidence différents moments de la construction des nations rioplatenses et de les insérer dans une grille de lecture américaniste. La notion d'américanisme, abordée comme un ensemble d'idéologies en action ayant comme propriété essentielle le développement d'interactions culturelles, soulève le problème de la convergence des idéologies et de leur adaptation transatlantique. En effet, il faut attendre la mise en place de projets politiques et scientifiques rioplatenses fondés sur la production externalisée des connaissances pour que l'action scientifique menée par Bonpland, elle-même basée sur la recherche appliquée, devienne opératoire. L'expérience de Bonpland est à replacer dans cette continuité, depuis l'inadéquation entre l'offre et la demande scientifique jusqu'à la convergence des projets américanistes.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00921277 |
Date | 18 May 2012 |
Creators | Cerruti, Cédric |
Publisher | Université de La Rochelle |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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