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Le studio d’enregistrement comme lieu d’expérimentation, outil créatif et vecteur d’internationalisation : Stonetree Records et la paranda garifuna en Amérique centrale

La version intégrale de cette thèse est disponible uniquement pour consultation individuelle à la
Bibliothèque de musique de l’Université de Montréal (www.bib.umontreal.ca/MU). / Genre né de la rencontre (imposée par l’exil) au XIXe siècle entre les Garinagu et des populations hispaniques centraméricaines, la paranda connaît aujourd’hui un regain d’intérêt chez les acteurs de la production discographique garifuna. Depuis son apparition dans les studios d’enregistrement, elle a évolué vers une forme modernisée, faisant appel à des instruments électriques et des procédés de traitement du son caractéristiques des musiques « populaires ». Devenue en 2000 (avec la compilation Paranda; Africa in Central America, produite par Ivan Duran et distribuée par Warner/Elektra) une « musique du monde » sur le marché discographique international, cette nouvelle forme de paranda connaît un succès conséquent dans les palmarès de world music – popularité qui se déploie après coup chez les Garinagu centraméricains, qui redécouvrent un genre jusqu’alors quasiment disparu dans sa version villageoise.
À partir de l’exemple de la « récupération », à des fins commerciales, d’un genre musical « traditionnel » par un label indépendant centraméricain, cette thèse montre comment un producteur de world music a su se servir du studio d’enregistrement comme d’un outil créatif susceptible de lui ouvrir les portes de l’internationalisation. Utilisant le studio comme laboratoire expérimental, Ivan Duran est ainsi parvenu à réaliser des disques qui – tout en atteignant un succès critique international – allaient lui permettre d’établir son label, Stonetree Records, en tant que standard pour l’ensemble de l’industrie musicale régionale.
Afin de comprendre quels mécanismes sont activés (et selon quelles modalités) dans le cadre spatio-temporel spécifique au studio d’enregistrement, cette recherche doctorale prend pour principale étude de cas la réalisation de Laru Beya – dernier album du parandero Aurelio Martinez, réalisé par Ivan Duran et distribué internationalement. Les trois chapitres centraux sont donc consacrés à l’analyse sémiologique de ce disque, avec d’abord une étude 1) des stratégies créatrices en présence (à travers une ethnographie de sessions d’enregistrement, sur une plage du Honduras), puis 2) de l’objet musical tel qu’il a été commercialisé (l’« œuvre » en elle-même) et enfin 3) de différentes conduites d’écoute d’auditeurs-consommateurs garinagu ou non. Tandis que le premier chapitre de cette thèse propose une contextualisation de notre objet de recherche (allant « du village au studio »), le cinquième et dernier chapitre s’attache – après avoir élargi les résultats de notre étude de cas à d’autres phénomènes similaires – à évaluer l’impact des processus d’internationalisation sur la production musicale locale (opérant un retour « du studio au village »). / Born from a critical encounter (imposed in exile) between Garifuna people and Spanish-speaking Central American populations, Paranda is currently experiencing a resurgence of interest among stakeholders of the garifuna record production. Since its arrival in the recording studios, it has evolved into a modernized form, using electric instruments and sound treatment techniques taken from popular music. In 2000 (with the release of Paranda; Africa in Central America, produced by Ivan Duran and distributed by Warner/Elektra), Paranda became a world music, thus experiencing a substantial success in world music charts – popularity that unfolds afterwards in Garifuna communities, rediscovering a musical genre that had virtually disappeared in the village.
From the example of a “recuperation”, for commercial purposes, of a traditional musical genre by an independent Central American label, this dissertation shows how a world music producer has been able to use the recording studio as a creative tool that opened the doors of internationalization. Using the studio as an experimental lab, Ivan Duran succeeded in making records that, while reaching an international critical success, would also allow him to establish his own label, Stonetree Records, as a standard within the whole regional music industry.
To understand which mechanisms are activated (and how) within the spatio-temporal framework defined by the recording studio, this doctoral research will focus on the production of Laru Beya – parandero Aurelio Martinez’s latest album, produced by Ivan Duran and internationally distributed. The three central chapters are devoted to the semiotic analysis of this record, with a study of 1) creative strategies developed in the studio (through an ethnography of recording sessions, which took place on a beach in Honduras), then 2) the musical object as it was marketed (the "work" itself) and finally 3) different listeners’ (Garifuna or not) reactions. While the first chapter of this dissertation provides a contextualization of our research object (from "the studio to the village"), the fifth and final chapter – after extending the results of our case study to other phenomena – focuses on assessing the impact of Paranda’s internationalization on local music production (going back from “the studio to the village”).

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/9147
Date08 1900
CreatorsBarnat, Ons
ContributorsFernando, Nathalie, Martin, Denis-Constant
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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