Selon la méthode d’analyse situationnelle élaborée en théorie ancrée, cette thèse explore l’expérience d’agression sexuelle entre femmes telle que vécue par les survivantes et abordée dans la théorie, les discours et la prestation de services. Ce travail examine les enjeux de reconnaissance et de déni et leurs impacts sur les vies de survivantes d’agression sexuelle entre femmes. Les deux premiers chapitres étudient l’invisibilisation de cette violence sexuelle par les théories datant des années 1970 jusqu’à aujourd’hui. Suivant Butler, je propose une perspective théorique sur l’agression sexuelle permettant la coexistence des normes de genre et de leurs transgressions. Je soutiens que les normes de genre appliquées à la violence sexuelle ont une incidence sur ces actes et sur leur reconnaissance. Dans le chapitre trois, des récits de survivantes sont interprétés en mobilisant la théorie phénoménologique; je souligne en quoi les émotions et l’espace sont co-impliqués dans les expériences d’agression sexuelle des participantes. Je présente un parcours commun aux participantes décrivant la transformation du sentiment d’être pris dans un piège vers un certain degré de liberté dans les espaces de guérison. Inspiré par Becker, le chapitre quatre déploie une analyse des « mondes sociaux » qui fournit un contexte institutionnel à ces agressions sexuelles. Je décris comment les pratiques et discours liés à l’agression sexuelle et aux milieux de prestation de services évoluent d’un paradigme genré vers une version non genrée. J’identifie les fournisseurs de services et les survivantes qui reconnaissent les agressions sexuelles entre femmes comme membres de l’« Anti-Violence Project Subworld » (« sous-monde du projet anti-violence »). Les personnes qui comprennent l’agression sexuelle comme forme de violence uniquement perpétrée par les hommes contre les femmes sont identifiées comme membres du « Violence Against Women Subworld » (« sous-monde de violence contre les femmes »). Dans le chapitre cinq sont identifiées quatre approches discursives appliquées aux agressions sexuelles entre femmes. Elles sont : « Gendered Silencing » (« silence genrée »), « Gendered Contextualizing » (« contextualisation genrée »), « Degendered Agentification » (« agentivité dégenrée ») et « Degendered Agentified Contextualization » (« contextualisation dégenrée avec agentivité »). / Based on the Grounded Theory Method of Situational Analysis, this dissertation examines woman-to-woman sexual assault as experienced by survivors, and as negotiated in theory, discourse, and service provision. It illuminates dynamics of recognition and denial that influence the lives of woman-to-woman sexual assault survivors. It begins in Chapters One and Two by looking at ways woman-perpetrated sexual violence is obscured by theories dating from the 1970s to present. Drawing on Butler, I advance a theoretical perspective which accommodates the coexistence of gender norms and their transgressions in thinking about sexual assault. I suggest that gendered norms for sexual violence influence acts on the one hand, and recognition on the other. In Chapter Three, survivor narratives are framed by phenomenological theory as I focus on how space and emotion are co-implicated in participant experiences of sexual assault. I present a common trajectory in which survivor participants describe going from feeling trapped to finding some degree of freedom in healing spaces. The fourth chapter deploys a “social worlds” analysis, in the tradition of Becker, to provide an institutional context for woman-to-woman sexual assault. I describe the ways practices and discourses in sexual assault and related contexts of service provision are moving from a rigidly gendered paradigm toward a de-gendered one. I conceptualize providers and survivors who recognize woman-to-woman sexual assault as members of the “Anti-Violence Project Subworld.” Those who understand sexual assault as a fundamentally man-on-woman form of violence are conceptualized as members of the “Violence Against Women Subworld.” Finally, in Chapter Five, this dissertation identifies four discursive approaches to woman-to-woman sexual assault. They are referred to as “Gendered Silencing, ” “Gendered Contextualizing, ” “Degendered Agentification, ” and “Degendered Agentified Contextualization.”
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/25436 |
Date | 20 April 2018 |
Creators | Malinen, Kelley Anne |
Contributors | Dorais, Michel, Rousseau, Stéphanie |
Source Sets | Université Laval |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xv, 238 pages), application/pdf |
Coverage | Amérique du Nord (Nord-Est) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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