L'objectif ici est de repenser la question du politique et du théâtre, en se situant au-delà de la problématique de l'engagement. à partir d'un corpus contemporain incluant «les barbares sont arrivés» de Stasiuk, «invasion!» de Khemiri, les oeuvres de Vinaver et de Crimp, il s'agit de repenser cette question à travers l'angle de l'ironie, en tant qu'élément central d'une conception élargie de la parodie. Cette dernière prendrait alors pour objet non seulement une œuvre ou un genre, mais aussi, et surtout, la cité, à travers les «façons de parler» et les discours qui circulent dans l'espace public. La parodie sera donc considérée comme un travail sur l'énonciation, une décontextualisation et une recontextualisation de l'énonciation, et c'est dans ce sens que l'ironie sera considérée comme son élément central: l'ironie apparaît avec l'écart qui se pose entre le contexte et l'énonciation, avec des mises en contact incongrues entre des éléments jugés inconciliables. elle pose un point de vue détaché et discordant, met en œuvre une déstabilisation propre au comique, interpelle et provoque un travail de réception, engendré par une perte de l'évidence et une remise en question de ce qui « va de soi ». C'est ce geste qui s'avère subversif: L'ironie et la parodie invitent chacun à aller au-delà de ses représentations, à repenser ses certitudes, minent de l'intérieur l'autorité et la stabilité des discours dominants, sans pour autant énoncer des vérités simplificatrices. Elles investissent cette potentialité théâtrale qui rend possible la distance, donnent lieu à une imitation non soumise, décalée, décentrée de la cité, ce qui induit une présence du politique dans ces dramaturgies. / Our purpose is to establish the specificity of recent publications (1990 – 2009) identified as the “theatres of speech”, and based upon a worldwide corpus. These plays shape a new political dimension for theatre through ambiguity, considered as an opening for several interpretations, mutually incompatible. In opposition to the vast majority of political theatre works of the XX century, the authors selected in the present corpus refuse to control the outcome of their work on the reader or audience member, or to orientate his/her interpretation in one direction. Ambiguity, in irony and parody, generally causes two kinds of reception: the naïve one, based upon agreement (approval, belief, or fascination), in a context which makes it discordant, or, on the other side, the critical one. The political dimension of these plays appears in the opportunities given to the reader or audience member to question, all by himself, the kinds of manipulation (such as strategy of speech or narration), their effects, as well as the reception habits which make them efficient. These works can then contribute to reduce the impact of manipulation forms based upon habits of naïve reception; hence reduce the action range of strategies based on a “scheme of domination” (Rancière). However, no certainty exists that such opportunities will be used by the reader or audience member. The new political dimension lies in the fact that its visibility is deliberately connected to the singular encounter between the play and each reader or audience member.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA030096 |
Date | 14 November 2014 |
Creators | Yener, Melisa |
Contributors | Paris 3, Ryngaert, Jean-Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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