De nombreux commentateurs se sont aventurés sans succès à qualifier d'égoïsme ou d'altruisme les travaux de Platon et d'Aristote sur l'amitié. Ce questionnement est pourtant le fruit d'une intuition valable : il serait intéressant de réactiver notre compréhension des théories de l'amitié de Platon et d'Aristote afin d'évaluer si elles répondent de manière satisfaisante à nos soucis contemporains en matière d'éthique des relations interpersonnelles. Ce mémoire a comme objectif d'entreprendre une lecture et une interprétation en profondeur de ces théories, spécifiquement à travers le Lysis et l'Éthique à Nicomaque, puis d'aborder les principaux problèmes soulevés par les théories contemporaines qui se réclament de l'altruisme ou de l'égoïsme afin de trouver les outils et les concepts qui nous permettront de clarifier notre compréhension des premières. Nous verrons en fin de parcours comment les théories antiques se rapprochent de ce que nous connaissons aujourd'hui comme l'égoïsme normatif, mais seulement en apparence. Les théories antiques formulent une éthique des relations personnelles complètement originale, qui part toujours de la perspective individuelle mais qui cherche à s'étendre vers l'extérieur, vers un souci authentique ou noble de ses amis. Elles reconnaissent et acceptent la part d'autoréférentialité inhérente à toute bienveillance envers les personnes chères, tout en balisant cette autoréférentialité, délimitant ainsi un modèle de ce qu'est l'amitié réussie, ou pour ainsi dire, un modèle de ce qu'est une relation personnelle éthique.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/2638 |
Date | January 2010 |
Creators | Pelletier, Manuel |
Contributors | Castelnérac, Benoît |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Manuel Pelletier |
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