L'adoption du concept marketing implique une certaine structure organisationnelle, et du concept ne peuvent émerger que quelques choix structurels. Il n'y aurait pas de meilleure façon d'implanter le concept marketing pour toutes les organisations, car implanter le concept leur demande d'observer leur environnement, et de faire un choix parmi les alternatives qui s'offrent à elles pour ajuster leur structure aux besoins des clients (Baligh et Burton, 1979). Si déjà en 1961 Weigand proposait d'étudier les facteurs qui pouvaient influencer la structuration de la fonction marketing, un nombre restreint d'études empiriques ont été effectuées depuis pour expliquer le phénomène.
L'objet de recherche de ce mémoire se veut l'élaboration d'une typologie de classification fondée sur la structuration de la fonction marketing dans les grandes entreprises canadiennes, et tente de répondre plus particulièrement à la problématique qui est: « Comment est fondée la structuration de la fonction marketing dans les grandes entreprises canadiennes? ». Pour y arriver, la recherche doit atteindre deux grands objectifs qui sont de décrire (classification: « le comment ») et d' expliquer (typologie: « le pourquoi ») (1) la départementalisation de la fonction marketing, et (2) la position de la fonction marketing au sein de la structure du groupe d'entreprises en commun (multinationales ou uniques) de ces entreprises. Ces objectifs sont étroitement liés au besoin d'exploiter certains éléments faillibles dans la revue de la littérature. La plupart des études sur la structuration de la fonction marketing ont en commun de reposer sur les caractéristiques structurelles telles que la formalisation, la centralisation, la différenciation, la standardisation, et la spécialisation, mais rarement sur la départementalisation (Marticotte, 1997). Si certaines études s'y sont risquées, elles sont surtout de nature conceptuelle ou purement descriptives, sans vraiment s'appuyer sur un ensemble important de facteurs de contingence internes et externes pour expliquer ce qui peut influencer un choix structurel particulier (Homburg, Workman, et Jensen, 2000; Marticotte, 1997). Une autre critique peut s'adresser au fait que les études empiriques traitant la départementalisation n'ont pas une approche holistique pour tenter de comprendre les différentes possibilités de la position de la fonction marketing (Homburg, Workman, et Jensen, 2000). Les résuItats de cette recherche reposent sur un échantillon 136 grandes entreprises en provenance du classement des SUPER 500 entreprises canadiennes présentées dans l'Édition Spéciale de la Revue Commerce en juin 2004. Méthodologiquement parlant, deux types de collecte de données ont été effectués pour compléter les analyses. Pour obtenir les informations utiles au classement des entreprises, et autres variables internes, les entreprises ont été contactées par téléphone, par courriel ou par télécopieur. Le but principal était de pouvoir les mettre en contact avec une lettre de demande d'informations documentaires, ou pour recevoir des informations verbales ou écrites pour les fins de cette recherche. Un grand nombre de variables ont aussi été recueillies à l'aide de banques de données en provenance de sources commerciales, sources officielles, ou encore du site Web des entreprises. Plusieurs exercices de triangulation ont été effectués pour évaluer la source, le but de la publication et les preuves générales de qualité. Des analyses comparatives entre l'échantillon final (n= 136) et la population finale (n=421) sur ces variables donnent suffisamment de résultats positifs pour conclure que l'échantillon est représentatif (à moins de 5% de différence) de la population. Pour cerner le phénomène de la structuration de la fonction marketing, les analyses de cette recherche se sont articulées autour de deux typologies de base existantes simples et réductrices. En termes de proportions sur l'échantillon, la première typologie (n=74) est caractérisée par les deux grandes principales formes de départementalisation de la fonction marketing recensées dans la revue de la littérature: 1 - fonctionnelle (classe 1a, 43,2%, n=32) et 2-divisionnelle (classe 1b, 56,8%, n=42). Quant à la deuxième typologie (n=136), elle a trait aux différents choix qui peuvent être envisagés par une entreprise pour s'adapter à la nature et à la structure de l'environnement et de ses ressources. En lien avec la première typologie, un groupe de 18 sous-hypothèses a été élaboré dans le but de tester l'influence de certaines variables internes et externes à l'entreprise, et internes au département de marketing, sur les classes 1a et 1b. En ce qui concerne la deuxième typologie, trois groupes de 14 sous-hypothèses ont été élaborés pour tester l'influence de certaines variables de contingence internes et externes à l'entreprise sur les classes (1) 2a, 2b, et 2c, (2) 2a et 2b, et (3) 2a et 2c. Suivant les résultats sur la première typologie de base, les formes fonctionnelle et divisionnelle sont influencées plus particulièrement par: l'âge de l'entreprise, la taiIle de l'entreprise, le chiffre d'affaires, la taille du département de marketing, et les activités que le département de marketing a sous sa responsabilité à partir du poste au plus haut niveau dans l'organigramme. Quant aux résultats sur la deuxième typologie de base, l'âge de l'entreprise, la taille de l'entreprise, la taille du groupe sous le contrôle de l'entreprise, la couverture géographique physique des filiales ou sous-filiale de l'entreprise à l'étude, la couverture géographique physique des filiales de la société mère de l'entreprise à l'étude, la position de l'entreprise dans la structure du groupe, et le type de production, sont des variables potentiellement explicatives. D'un point de vue managérial, il semble que les grandes entreprises, ou celles qui aspirent à devenir de grandes entreprises, doivent tenir compte de l'évolution d'un ensemble de facteurs pour adapter leur structure à leur environnement. Au niveau des implications pour la recherche, ces résultats montrent l'importance d'effectuer d'autres recherches avec un échantillon plus important pour effectuer des croisements plus complexes, ou encore pour inclure d'autres variables qui ont été discutées dans la revue de la littérature pour cerner de façon plus précise le phénomène. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Structure, Fonction marketing, Départementalisation, Théorie de la contingence, Grandes entreprises.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.853 |
Date | January 2008 |
Creators | Caron, Sylvie |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/853/ |
Page generated in 0.0026 seconds