La musique d’al-Andalus a fait couler beaucoup d’encre. Différents mythes et constructions historiographiques circulent à son sujet. Pourtant, elle n’a jamais réellement été étudiée dans une perspective historique, alors même qu’elle se situe à la croisée d’enjeux cruciaux pour la société andalousienne. Traces matérielles d’une pratique musicale profane se déroulant dans des contextes festifs et de loisirs, les instruments se trouvent au cœur de nombreuses problématiques comme le contrôle des mœurs par les juristes, la mise en scène du pouvoir politique, les échanges culturels avec l’Orient et leur rôle dans la construction d’une identité andalousienne. Ils ne peuvent être appréhendés qu’en mobilisant des sources variées, aussi bien textuelles qu’iconographiques ou archéologiques. Une analyse de la façon dont ils étaient définis et envisagés dans la société andalousienne a ainsi été menée grâce au croisement de ces sources. Cette approche a également permis de dresser un panorama des instruments effectivement en usage en al-Andalus entre le IIIᵉ/IXᵉ siècle, période d’apparition des premières sources, et le tournant des VIᵉ/XIIᵉ-VIIᵉ/XIIIᵉ siècles, quand la réduction territoriale d’al-Andalus et l’intensité des échanges culturels avec le reste de la péninsule et le Maghreb limitent la pertinence d’une étude de la musique dans le stricte cadre andalousien. Enfin, la mise en parallèle des différents types de sources a aussi éclairé les pratiques sociales et les discours politiques convoquant les instruments. / A lot has been written about al-Andalus’ music. Various myths and misconceptions pervade its historiography. Furthermore, it has never really been studied from an historical point of view, even though it stands at the crossroads of several issues central to al-Andalus’s society. Musical instruments can be studied as material traces of a profane musical practice taking place in celebrative and leisure contexts. They raise numerous questions, such as the setting of moral regulations by religious authorities, the representation of political power, the staging of cultural exchanges between East and West Islamic worlds and the development of an Andalusian identity. A comprehensive study of Andalusian musical instruments requires an analysis of iconographical evidence and archaeological material as well as written sources. It is indeed impossible to grasp the definition and the conception of lusical instruments in Andalusian society without comparing different types of sources. This multidisciplinary perspective also helped in understanding the panorama of the instruments in use in al-Andalus between the 3rd/9th Century – when the first sources can be dated – and the end of the 6th/12th Century – when a study of Andalusian music has to leave al-Andalus’ shrinking borders to focus as well on the cultural exchanges with the rest of the Peninsula and the Maghreb. Finally, a detailed investigation of social practices and political discourses using musical instruments can only be conducted through the study of various sources.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA01H051 |
Date | 25 November 2017 |
Creators | Bill-Vincendon, Alexandra |
Contributors | Paris 1, Picard, Christophe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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