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Naplouse, le savon et la ville. Patrimone familial, travail ouvrier et mémoire au quotidien

« Qui fait du savon aujourd'hui à Naplouse, et comment ? » Cette question constitue le point de départ de ma thèse, qui est l'étude ethnographique de l'une des dernières savonneries en activité à Naplouse, la savonnerie Tûqân. Elle me permet d'étudier la société de cette ville à travers le travail et la vie quotidienne, sans aborder de front le sujet politique, ou celui de l'occupation israélienne. En considérant la savonnerie comme un espace de pratiques quotidiennes, j'interroge la constitution du patrimoine du point de vue des pratiques locales, selon différents aspects. Pour les familles de propriétaires, la savonnerie est un héritage familial, symbole d'une appartenance citadine ancienne. Quels sont les enjeux, matériels et symboliques, de la préservation de l'industrie du savon ? Pour répondre à cette question, je me suis penchée sur le sens que les habitants de Naplouse donnent à la tradition savonnière, une tradition qui n'a pas été réellement prise en main par une autorité sociale. Le patrimoine à la savonnerie Tûqân s'exprime également dans des pratiques de sociabilité citadines, que j'étudie à travers l'observation d'une assemblée informelle, réunissant le matin des notables autour du bureau du directeur. Pour les ouvriers, le rapport au patrimoine est profondément ambivalent, dans le contexte d'extinction de la profession. Enfin, les processus de succession à la tête de la savonnerie montrent une autre dimension du rapport à la tradition : la recomposition des critères de la grandeur familiale en Palestine, entre logique patrimoniale et logique de profit.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00548032
Date07 December 2009
CreatorsBontemps, Véronique
PublisherUniversité de Provence - Aix-Marseille I
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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