L'utilisation de l'arabe écrit en caractères arabes par les Juifs entre la fin du XIX° et la fin du XX° siècle s'inscrit dans la continuité d'un rapport de longue durée entre les Juifs et la langue arabe, et constitue un phénomène linguistique jusqu'à présent peu étudié. Afin d'en délimiter les contours et d'en prendre la mesure, nous avons constitué, à partir du travail de Shmuel Moreh en Israël, un corpus bibliographique de 654 notices de textes publiés en langue arabe par des auteurs juifs. Son analyse nous a permis de mettre en évidence la faible ampleur de ce phénomène. Premièrement du point de vue de son étendue dans le temps, car même si la première notice de notre corpus date de 1847 et la dernière de 2008, ce n'est qu'entre 1930 et 1970 que se concentre la plupart des documents répertoriés. Deuxièmement, du point de vue de son étendue géographique, car c’est essentiellement en Egypte, en Iraq et finalement en Israël que se développe ce phénomène. A ce sujet, nous préciserons cependant que celui-ci s’est exporté vers Israël, suite au départ des Juifs des pays arabes principalement durant les années 1950. Troisièmement, car il n’est soutenu que par un petit nombre d'individus, sur l’ensemble des auteurs de notre corpus. Ces considérations mises à part, nous avons pu observer un certain dynamisme dans cette production écrite. Celui-ci se manifeste d’abord du point de vue de l'hétérogénéité des genres observés dans le corpus, allant de la poésie au théâtre, en passant par les romans, les nouvelles, les essais et le journalisme. Il apparaît ensuite à travers les différentes variétés de langue arabe utilisées, telles que l’arabe classique, ou les dialectes locaux. / The use of Arabic language, in Arabic characters, by the Jews between the end of the XIXth century and the end of the XXth century is one aspect of the long-standing relationship between the Jews and the Arabic language, and constitutes a distinctive linguistic phenomenon which has so far been little researched. In order to outline it and describe it, and building on Shmuel Moreh’s pioneering work in Israel, we have established a bibliographic corpus of some 654 texts and works published by Jewish authors in the Arabic language in Arabic characters. Its analysis has enabled us to highlight the limited extent of this phenomenon. First of all, from a chronological point of view: although the first reference at our disposal dates back to 1847 and the last one to 2008, most of this literature was produced between 1930 and 1970. Secondly, from a geographical point of view: this phenomenon is associated mainly with Egypt, Iraq and later Israel. In this regard, it must be noted that the phenomenon was exported to Israel after the departure of the Jews from the Arab countries principally during the 1950s, and involves almost exclusively émigré writers. Thirdly, because it involves only a small number of individuals, out of the total number of authors listed in our corpus. However, despite all these considerations, this literature is characterised by a certain degree of dynamism. This can be seen first of all in the heterogeneity of the genres observed, spanning poetry, theatre, novels, short stories, essays and journalism, and in its employ of different varieties of Arabic, such as Classical Arabic or local dialects.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011AIX10177 |
Date | 10 December 2011 |
Creators | Langella, Maria-Luisa |
Contributors | Aix-Marseille 1, Larcher, Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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