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Lire la nature dans Arcadia de Sir Philip Sidney : une esthétique du détail / Reading nature in Sir Philip Sidney's Arcadia : an aestetics of the detail

Dans Arcadia de Sir Philip Sidney (1554-1586), les représentations de la nature témoignent de la richesse de l’univers artistique de l’auteur. Le titre de l’œuvre suggère que le socle esthétique sur lequel repose la mimesis sidnéienne est ancré dans l’imitation de la tradition poétique pastorale. L’imitation littéraire est certes au cœur du processus de création sur lequel repose la composition de l’œuvre. Cependant, le texte de Sidney est bien plus qu’une autre Arcadie littéraire inspirée des Bucoliques de Virgile ou de L’Arcadie de Jacopo Sannazaro. Le texte fait s’imbriquer les récits héroïques qui empruntent à l’épopée les repères esthétiques sur lesquels reposent l’évocation du locus terribilis, vision antagoniste du locus amoenus. L’œuvre est donc animée par une passion pour la fiction au point que la littérature et la lecture se substituent à l’intrigue en tant que sujet même de l’œuvre. Cette conception de la création littéraire comme acte réflexif imprègne la représentation de la nature qui devient donc dans certains passages un texte dans le texte, une nature textualisée. Le champ de la réflexivité s’étend à d’autres domaines de la création artistique et notamment aux arts plastiques dont l’esthétique informe à la fois la représentation de la nature et la matière verbale de l’œuvre. L’affinité entre les formes verbales et les formes visuelles est sous-tendue par une esthétique commune que l’on doit replacer dans le contexte du mouvement du maniérisme. Paradoxalement, l’unité de cette œuvre protéiforme réside dans sa fragmentation dont résulte une esthétique du détail. L’énergie créative de l’auteur s’illustre en effet dans la représentation de petites natures dont l’esthétique témoigne de la beauté de son univers artistique. / In Philip Sidney’s Arcadia, the representations of nature testify to the diversity and wealth of the author’s artistic world. The title of the literary work suggests that the aesthetic foundations on which the Sidneyan mimesis lies are rooted in the imitation of the pastoral poetic tradition. Literary imitation lies at the core of the creative process from which the text proceeds. Yet, Philip Sidney’s work goes beyond the vision of nature as locus amoenus associated with Virgil’s Bucolics or Jacopo Sannazaro’s own Arcadia. The text features embedded narratives recounting heroic tales which draw on the epic literary tradition and lead to the representation of nature as locus terribilis. The passion for fiction with which Arcadia is imbued leads to a shift from the plot to the essence of literature as the main focus of Sidney’s work. This conception of literary creation as a reflexive praxis pervades the representation of nature which, in parts of the text, becomes a text within the text, a textualized nature. The spectrum of the reflexive dynamics encompasses several artistic areas including the plastic arts which inform both the aesthetics of the representation of nature and that of the verbal matter. The correspondences between the visual forms and the verbal ones spring from a common aesthetics which ties to the artistic context of mannerism. Paradoxically, the unity of this multifarious work lies in its fragmented dimension from which derives an aesthetics of the detail. Indeed, the illustration of author’s creative energy resides in the depictions of a small-scale nature and minute details which illustrate the beauty of his artistic environment.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017REIML002
Date25 November 2017
CreatorsAuckbur, Andy
ContributorsReims, Sukic, Christine
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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