Disparue en 1999, Sylvie Ploux, auteur de cette thèse novatrice, n'a pu en mener à bien la publication. Alors qu'aujourd'hui, nombre de chercheurs travaillant sur la compréhension des ensembles lithiques s'intéressent à la variabilité des savoir-faire, la mise en ligne de ce travail universitaire veut redonner toute sa place à l'un des précurseurs de cette approche. La lecture de ce travail permettra à chacun de mesurer la pertinence d'une recherche qui reste, encore aujourd'hui, l'une des plus aboutis sur le thème de la variabilité des compétences. Posant comme principe que les approches archéologiques doivent pouvoir prendre en compte l'identité variable des individus à l'origine des diverses manipulations encore observables, cette thèse précise les principes d'une telle approche, puis considère la nature et l'intérêt de son potentiel informatif, avec le support d'une étude de cas archéologique qui met la taille de la pierre au cœur de la réflexion. La première partie s'attache à élaborer une méthode permettant d'identifier un individu à partir de sa production, et, en corollaire, de différencier la production de plusieurs individus. Puis, l'auteur cherche à définir le contexte spatio-temporel et social dans lesquels se développent les comportements techniques individuels et collectifs mis en évidence. C'est d'abord la question de l'identité des tailleurs qui est abordée, à travers leur capacité à arriver à un niveau d'expertise plus ou moins performant. Cela conduit à poser la question des modalités d'apprentissage. L'auteur s'interroge alors sur la gestion des savoir-faire et évoque un statut du travail de la pierre à travers la manière dont les tailleurs s'acquittent de leur tâche. Les règles qui régissent cette activité renseignent pour partie sur l'organisation de l'espace de travail, mais aussi sur l'organisation socio-économique des ressources naturelles. Enfin, en observant les auteurs et les bénéficiaires de cette production, on peut aborder certains aspects de la gestion des produits de consommation. Soutenue en 1988, cette thèse est, en préhistoire, la première réflexion théorique et méthodologique sur la nature des savoir-faire et toutes leurs composantes. La rigueur de l'analyse trouve son champs d'application dans l'étude de l'unité 27-M89 du campement magdalénien du niveau IV20 de Pincevent (77-Seine-et-Marne). Dans cette unité de résidence, l'activité de taille sert la vie quotidienne de chasseurs de rennes venus à l'automne au moment du passage du troupeau migrants. L'application de la méthodologie mise en place par Sylvie Ploux a permis de donner vie, à partir de leur production, à quelques uns des individus qui composent la cellule sociale, bien délimitée dans l'espace et le temps. On rencontrera le tailleur expérimenté qui fabrique ses armes de chasse, les tailleurs compétents qui alimentent la maisonnée en supports lithiques, peut-être tout autant masculin que féminin, l'adolescent en phase d'apprentissage qui va recevoir une leçon, et le jeune enfant qui n'aurait pas dépasser la phase de l'imitation. Et l'on s'intéressera aussi aux liens que chacun entretient avec ses voisins, en fonction d'un statut identifié par ses performances. Nous remercions les parents de Sylvie Ploux d'avoir autorisé la mise à disposition pour l'ensemble de la communauté de ce travail. Le texte présenté ici est une numérisation de la thèse originale.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00761111 |
Date | 09 December 1988 |
Creators | Ploux, Sylvie |
Publisher | Université de Nanterre - Paris X |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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