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Transformations urbaines et dynamiques résidentielles dans l'archipel des Comores

L'étude des villes comoriennes montre une contradiction essentielle : elles sont proches à la fois de la « petite ville », où la société est marquée notamment par l'interconnaissance de ses habitants, et – en raison de leur statut économique et politique – des grandes villes d'Afrique ouvertes sur le reste du monde et présentant une certaine « modernité ». Cette combinaison des caractéristiques des petites et grandes villes est à l'origine de l'intérêt porté aux villes comoriennes et aux transformations dont elles sont le siège. Ces évolutions sont d'autant plus marquées que l'archipel connaît une urbanisation importante depuis une quarantaine d'années, laquelle entraîne l'émergence d'agglomérations urbaines là où n'existaient autrefois que de petites localités isolées.<br />Dans ce cadre, les dynamiques résidentielles évoluent et leur étude permet de comprendre la nature des transformations urbaines. Ainsi, les logiques d'installation coutumières qui visaient à regrouper spatialement les proches parents sont disqualifiées, remettant en cause la cohérence des quartiers déjà constitués. Les principes d'installation résidentielle favorisent à présent une organisation en réseaux de résidences dispersées. Les systèmes résidentiels ainsi élaborés permettent le maintien des relations entre les différents éléments les constituant.<br />Par ailleurs, l'obtention d'une parcelle constructible en ville est devenue une source de tension importante. En la matière, la pression foncière et la monétarisation des terres s'imposent comme de nouveaux éléments de régulation qui jouent un rôle croissant, même s'ils sont souvent intégrés et/ou mélangés avec des principes coutumiers. Même les terrains situés dans les quartiers anciens, qui jouent fréquemment un rôle de pilier des systèmes résidentiels et sont donc restés longtemps préservés, sont parfois cédés à des personnes sans liens de parenté avec le vendeur. Ce changement des règles d'acquisition des terres témoigne d'une crise institutionnelle générale. Malgré la multiplication des acteurs en charge de la gestion des villes, la fragmentation domine, aucune institution ne disposant d'une légitimité suffisante pour assurer une gestion cohérente et globale d'agglomérations urbaines en pleine expansion.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00135676
Date10 November 2006
CreatorsGérard, Yann
PublisherUniversité de La Rochelle
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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