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Etude des corrélats électroencéphalographiques de la dérive attentionnelle et de la méditation

Si l'on essaye de concentrer notre attention sur un objet physique ou mental donné, on s'aperçoit vite qu'elle ne peut pas rester indéfiniment fixée sur l'objet en question mais se ré-oriente rapidement vers d'autres pensées ou sensations, un phénomène appelé dérive attentionnelle. Fait intéressant, les anciennes traditions de pratiques de méditation ont développé une grande variété de méthodes visant à développer la prise de conscience des épisodes de dérive attentionnelle et à entraîner l'esprit à rester concentré. Il est important de souligner que la connaissance du contenu de l'attention est une information qui est personnelle au sujet et qui ne peut être évaluée qu'à l'aide de méthode prennant en compte la perspective à la première personne. Au cours de ma thèse, j'ai étudié à la fois la dérive attentionnelle et les états de méditation dans un effort pour mieux comprendre ce qui se passe dans le cerveau quand quelqu'un médite. Quelle que soit la tradition de méditation, les dérives attentionnelles sont omniprésentes pendant la méditation. Ce sujet constitue donc un point de départ idéal pour l'étude de la méditation. Ce phénomène de dérive attentionnelle n'est pas unique à la méditation mais est présent dès qu'une personne se concentre sur une tâche à l'exclusion de toute autre. En utilisant un protocole nouveau, nous montrons que les épisodes de dérive attentionnelle sont accompagnés par une amplitude accrue des basses fréquences EEG 1-3Hz delta et 4-7Hz theta ainsi qu'une réduction du traitement sensoriel pré-attentif, comme le montre l'analyse de potentiels évoqués. Ces résultats indiquent que la dérive attention- nelle est associée à un niveau réduit de vigilance, similaire aux premiers stades de la somnolence. Ceci est cohérent avec certains textes bouddhistes sur la méditation, qui représentent la dérive attentionelle comme un état de sommeil par rapport aux périodes où l'esprit est concentré. Puis, nous avons réalisé une étude comparative de l'activité EEG au cours de la méditation pour tenter de déterminer l'origine des résultats divergents de la littérature. Nous avons enregistré l'activité spontanée EEG de 3 groupes de méditants de 3 différentes traditions de méditation et d'un groupe de non-méditants en utilisant le même protocole. Nous avons montré que tous les groupes de méditants avaient une amplitude de fréquence gamma 60-110Hz plus élevée par rapport aux contrôles pendant la méditation, indiquant peut-être des processus attentionnels différents chez les méditants. Aucune différence n'a été trouvée entre l'état mental contrôle et l'état méditatif chez les méditants, ce qui suggère que les modifications dues à la pratique longue de la méditation sont plus robustes que les effets de l'état mental de méditation par rapport à un état contrôle. Dans l'ensemble, notre étude souligne la nécessité de mieux définir ce que pourrait être le meilleur état de contrôle mental pour la méditation. Au cours de ce travail j'ai également exploré les méthodo-logies pour recueillir des informations subjectives pertinentes. Notre travail apporte de nouvelles perspectives pour l'étude la conscience humaine, mais la route reste longue avant que nous ne comprenions parfaitement les mécanismes sous-jacents de notre vie intérieure.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00739681
Date28 September 2012
CreatorsBraboszcz, Claire
PublisherUniversité Paul Sabatier - Toulouse III
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageEnglish
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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