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La plainte du chien battu, ou la poésie désenchanteresse (1991-2013) de Michel Houellebecq

Ce mémoire propose une étude des poésies de Michel Houellebecq menée dans le respect des visées et du cadre théorique de la sociocritique (Duchet, Robin, Popovic). Chacun de ses trois chapitres explore un thème de recherche qui s’est imposé par sa prégnance dans l’œuvre étudiée : la vie urbaine, la vie sociale, les altérités de la ville. L’hypothèse principale est que l’écriture houellebecquienne capte des signes, des actes de langage, des représentations qui circulent dans la société française contemporaine, et qu’elle le fait de manière dynamique, c’est-à-dire en les soumettant à un travail scriptural qui critique leur usage et qui en modifie le sens. La « mise en texte » (Duchet) de la vie urbaine (premier chapitre) met à jour une domination de la ville et de ses habitants par les seules lois économiques. Elle décrit ainsi un monde qui n’est plus que marchand. Celle de la vie sociale et des liens interpersonnels (deuxième chapitre) démontre leur étonnante facticité et atteste que leur organisation restreint de plus en plus les libertés individuelles. Ce qui était un acquis de la modernité sociale : pouvoir bénéficier de « temps libre » pour prendre soin de soi et des proches, devient de plus en plus impossible. Enfin, celle des altérités de la ville (banlieue, province, nature – troisième chapitre), prouve que ces dernières n’offrent aucune alternative à l’hostilité du monde urbain et à la règle du chacun pour soi. Malgré ce diagnostic désolant, la poésie cherche à déceler ici ou là des traces d’espoir et de solidarité. / This master’s dissertation is a study of Michel Houellebecq’s poetry according to the theoretical framework of sociocritic (Duchet, Robin, Popovic). Urban life, social life and alterities of the city are the most present themes in the poetical work of the author. The main hypothesis is that the writing mobilizes and take over signs, linguistic acts and representations which float around in the French contemporary society, but in a dynamic way: the scriptural act of writing modifies their meaning and criticizes their common use. In the first chapter, we will discuss the “putting into text” (literal translation of the « mise en texte » concept by Duchet, which is the action of putting something into the form of a literary text) of urban life, which shines a light on how much the economic laws rule the city and its inhabitants. It describes a market world where money reigns. In the second chapter, the “putting into text” of social life and people-to-people ties shows how surprisingly artificial they are and certifies that their organization shrinks individual liberties more and more. Having free time to spend with your loved ones was once a given of social modernity but is now becoming difficult to manage. In the third and last chapter, the putting into text of the othernesses of the city (suburbs, province, nature) reveals that they offer no alternative to the hostility of the urban world and the fact that it is, and it will always be, every man for himself. Despite this distressing diagnosis, poetry tries to detect here and there hints of hope and solidarity.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/23747
Date08 1900
CreatorsSultan, Martin
ContributorsPopovic, Pierre
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire / Thesis or Dissertation

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