L'écriture dans une langue « d'adoption » est un phénomène littéraire de plus en plus courant. À ce jour, la contextualisation qui en est faite gravite principalement autour de l'identitaire et de l'exil, et néglige une approche moins biographique, plus attentive à ce que l'on pourrait appeler une poétique du bilinguisme, en filiation avec la philosophie du langage de Walter Benjamin.
Le concept d'une langue pure, résonnant dans le silence de chacune des langues comme une présence antérieure, peut permettre d'accéder à cette ouverture des mots, et contribuer à réaliser leur simultané pouvoir de dévoilement et de dérobade, comme une invitation à l'écoute attentive de ce qui se dit à travers eux.
de Silvia Baron Supervielle, écrivaine et traductrice francophone d'origine argentine, témoigne de l'extériorité inhérente aux langues. L'analyse du mémoire essaye de manière suggestive, par un agencement de concepts philosophiques complémentaires, de rendre palpable cette voix singulière dans trois publications de genres différents : réflexions philosophiques sur les langues (l'alphabet du feu), journal de lectrice et de poète (Le pays de l'écriture), poème en prose (La frontière). Il s'agit moins de formuler une théorie de l'entre- deux-langues que de montrer l'ouverture du verbe générée par l'écriture d'une langue à l'autre. / Writing in an «adopted» language has become more and more a common literary phenomenon. To date, its contextualisation mostly emphasizes on the topics of identity and exile, and neglects a less biographic approach, that would more likely refer to a poetic of bilingualism in the tradition of Walter Benjamin's philosophy of language.
The concept of a pure language, resonating within the silence of each language like the evidence of an elapsed presence, can help to access this opening-dimension of words, their concurrent power of both unveiling and eluding what they supposedly name; it might lead to an attention on what's being said through them.
The work of Silvia Baron Supervielle, a francophone writer and translator of Argentinian origin, testifies this exteriority inherent to all languages. By configuring complementary philosophical concepts, the thesis' analysis aims, in a suggestive way, to make this singular voice palpable in three publication of different genres: philosophical reflections on language (L'alphabet du feu), a diary of a reading poet (Le pays de l'écriture), and a poem in prose (La frontière). It intends less to develop a theory of the in-between-language than rather to show the opening of the word, generated by the writing from one language to the other.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/10695 |
Date | 10 1900 |
Creators | Stoecker, Maxime |
Contributors | Mavrikakis, Catherine |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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