Les garants de toute culture ont toujours eu le souci de transmettre ses valeurs aux jeunes générations en vue de leur sauvegarde. Dans le domaine de l’enseignement en général, et de l’enseignement supérieur en particulier, outre les valeurs culturelles, sont transmis également des connaissances et des savoirs universels qui préparent au marché de l’emploi tout en structurant la personnalité des individus bénéficiaires des apprentissages. L’organisation universitaire est, elle aussi, un construit social, et laquelle organisation est un assemblage de relations de pouvoirs que nouent les acteurs les uns envers les autres. Pour assurer cette mission et faciliter la communication du savoir et ainsi atteindre les objectifs de l’organisation, les enseignants sont ipso facto investis d’un pouvoir conféré par l’institution académique. Mais ce pouvoir ne trouve sa puissance et sa consistance que lorsque le détenteur incarne réellement l’autorité attestée non seulement par le modèle et la référence qu’il essaie de représenter aux yeux des apprenants mais aussi par ses compétences et la maîtrise incontestée de sa matière d’enseignement. Toutefois, au Bénin, ce pouvoir tend à être exagéré par des enseignants qui, eux-mêmes sont fortement influencés par leurs cultures d’origine : détenteurs du savoir et donc « sachants », ils se considèrent comme des chefs traditionnels, des demi dieux à qui l’apprenant doit une totale soumission. Alors, nous sommes là dans un modèle de reproduction sociale amplement décrite par Pierre Bourdieu qui confirme le fait « le séjour dans l’eau ne transforme pas un tronc d’arbre en crocodile », selon les expressions de Seydou Badian. Ce qui signifie que malgré sa formation, ses qualifications et ses diplômes qui font de lui un « nouvel être », un être moderne, l’enseignant au Bénin aura toujours du mal à se séparer d’un fond culturel qui lui est propre et intrinsèque. L’apprenant est conscient que son être social de par sa future carrière est engendré par le savoir enseigné dont l’assimilation confère des diplômes. Pour paraphraser Victor Hugo, je me permets de dire que chaque apprenant qu’on enseigne est un sujet, un acteur social qu’on gagne. Alors le savoir est monétarisé dans l’université choisie comme terrain d’enquête. Le développement de mon objet de recherche bénéficiera en effet d’un apport considérable de l’anthropologie sociale et culturelle, de la sociologie du pouvoir et de la pédagogie. / The guarantors of every culture are always worried about transmitting their values to young generations for their safeguard. In the field of education in general, and higher education in particular, in addition to cultural values, some universal knowledge and acquaintances which help to find a job as well as to structure the personality of those who benefit from these learnings, are also transmitted. The university organization is also a social constructed and this organization is an assembly of relations of powers that the actors establish together. In order to achieve this mission and make the communication of the knowledge easier and therefore reach the objectives of the organization, teachers are ipso facto invested with a power awarded by the academic institution. But this power finds its strength and its consistence only when the holder is really the authority approved not only by the model and the reference he tries to represent for the learners but also by his skills and the undisputed master of his teaching subject. Nevertheless, in Benin, this power tends to be exaggerated by teachers who are themselves influenced by their native culture. Because they are the ones « who know », they consider themselves as traditional leaders, demigods to whom the learner owes a total submission. There we are, in a model of social reproduction greatly described by Pierre Bourdieu who confirms the fact « the stay in the water doesn’t turn a tree trunk into a crocodile », according to the saying of Saydou Badian. It means that despite his training, his skills and degree which make him a « new being », a modern being, the teacher in Benin will always find it difficult to get rid of a cultural background which belongs to him and which is so specific. The learner is aware that his social being because of his future career is generated by the knowledge which allows to be graduated. To paraphrase Victor Hugo, I venture to say that each learner we teach is a subject, a social actor we gain. The knowledge is then marketed in the university chosen as an investigation field. The development of my research subject will take advantage from a great contribution of the social and cultural anthropology, the sociology of power and the pedagogy.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PEST0081 |
Date | 19 December 2013 |
Creators | Acotchou, Florent Comlan |
Contributors | Paris Est, Pariat, Marcel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0025 seconds