Ce travail porte sur le territoire mythique de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, à l’aune de la littérature romanesque. Produit d’une histoire conflictuelle, la zone frontalière est au coeur d’une actualité terrible et spectaculaire. La violence des narcos, les milliers de migrants risquant leur vie à travers le désert, les féminicides innombrables et impunis : tout exprime la violence et l’excès. Prenant pour point de départ ce constat d’une réalité extrême et spectaculaire, cette étude montre la complexité d’un lieu mêlant différentes représentations. Ce phénomène est nommé hypertopie. Le corpus romanesque composé d’écrivains étatsuniens (James Carlos Blake, Cormac McCarthy), mexicains (Yuri Herrera, Eduardo Antonio Parra) et plus largement latino-américains (Roberto Bolaño) sert de contrepoint critique à cette hypertopie, conçue comme un débordement romanesque de la fiction sur le réel. L’étude de ces romans dévoile une représentation paradoxale de la frontière, mobile, qui s’efface et disparaît. Le travail définit le « roman total » ou roman de la porosité, capable d’accueillir en son sein une interrogation inquiète face au chaos du monde, contre lequel la littérature tente de faire front. Pour aborder un tel lieu, l’étude se propose une approche non seulement comparatiste (par des emprunts à la géocritique et des références à l’imagologie) mais plus largement interdisciplinaire, croisant géographie, histoire, anthropologie et arts plastiques. / This work focuses on the mythical territory of the border between Mexico and the United States, in terms of novelistic literature. As the product of a conflict history, the border area is at the heart of an actuality terrible and spectacular. The violence of the narcos, the thousands of migrants risking their lives through the desert, the innumerable and unpunished feminicides: every fact expresses violence and excess. Taking as a point of departure this observation of an extreme and spectacular reality, this study shows the complexity of a place mixing different representations. This phenomenon is called hypertopia. The fictional corpus composed of American writers (James Carlos Blake, Cormac McCarthy), Mexicans (Yuri Herrera, Eduardo Antonio Parra) and more broadly Latin American (Roberto Bolaño) serves as a critical counterpoint to this hypertopia, conceived as a romantic overflow of fiction on the real. The study of these novels reveals a paradoxical representation of a mobile border, which disappears and vanishes. The work defines the "total novel" or novel of porosity, able to contain a worried questioning about the chaos of the world, against which literature tries to confront. To approach such a place, the study proposes a method, not only comparatist (by borrowing geocritics and references to the imagology) but more broadly interdisciplinary, crossing geography, history, anthropology and plastic arts.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018REN20015 |
Date | 16 March 2018 |
Creators | Dragon, Geneviève |
Contributors | Rennes 2, Bouju, Emmanuel, Gervais, Bertrand |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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