La fonction des bifaces, dont la présence est récurrente au Paléolithique moyen récent, a jusqu’à présent fait l’objet de rares études tracéologiques, dont les résultats ne permettent pas de se prononcer quant-à leur rôle précis en tant qu’outils et pourvoyeurs d’éclats. Les bifaces du Moustérien de Tradition Acheuléenne, tout comme leurs sous-produits de fabrication, sont ici étudiés du point de vue de leur fonctionnement, grâce à une approche tracéologique, celle-ci étant intégrée à des observations d’ordre technologique, morphologique et techno-fonctionnel. En amont, la constitution d’un large référentiel expérimental de traces d’utilisation sur les bifaces a notamment permis de dégager des critères spécifiques à ces outils pour l’interprétation des traces macroscopiques (esquillements, émoussés) en terme de modes de fonctionnement. Les bifaces MTA ne sont pas des outils polyfonctionnels : dans un premier temps, ces pièces, présentant souvent des bords latéraux convergeant vers une pointe, ont très largement servi à la boucherie, probablement lors de déplacements. De plus rares bifaces, présentant un tranchant distal transversal, ont été recherchés à d’autres fins, vraisemblablement pour hacher du bois. Les bifaces, longuement ravivés, ont gardé leur mode de fonctionnement initial tant que les propriétés fonctionnelles des bords ont été conservées. Les pièces dénaturées ont ensuite parfois été réutilisées en tant que percuteurs ou pour racler des matières minérales, sur les sites résidentiels. Les éclats de taille de biface bruts et retouchés en racloirs ont parfois été utilisés, plus spécifiquement pour la découpe de matières animales tendres dans le cadre de la boucherie. L’hétérogénéité des éclats utilisés, notamment leurs dimensions et les étapes de façonnage dont ils sont issus, argumente en faveur de la récupération de sous-produits et non d’une production volontaire prédéterminée. / The function of handaxes, frequent during the recent Middle Palaeolithic, has been rarely explored by use-wear studies, the results of which do not allow us to know their exact role as tools and cores. We have studied some handaxes of Mousterian of Acheulian Tradition and their manufacture by-products: the interpretation of their use, revealed by use-wear analysis, is integrated into a technological, morphological and techno-functional approach. Initially, a large experimental referential of use-wear traces on handaxes was carried out: we have, thereafter, proposed some specific criteria to determine the use of handaxes thanks to macroscopic use-wear (edge damage, edge rounding). MTA handaxes are not multifunctional: firstly, these tools, which often have two convergent lateral edges and a distal point, were widely used for butchering activities, possibly during displacements. Fewer handaxes, characterized by a distal and transversal edge, were used in a different way, probably to chop wood. Handaxes were conserved and resharpened over a long time and were used until the functional features of the working edges changed. Then, the denaturated handaxes were sometimes re-used as hammers or to scrape mineral materials. Manufacture flakes, retouched or not in scrapers, sometimes show wear-traces: they were almost solely used to cut soft animal tissues during butchery. The used flakes are very different in size, and they come from various manufacturing stages : so these flakes have probably not been produced intentionally but rather opportunistically picked up in knapping accumulations.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2008BOR13662 |
Date | 04 December 2008 |
Creators | Claud, Emilie |
Contributors | Bordeaux 1, Jaubert, Jacques, Plisson, Hugues |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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