Cette thèse a pour but d'envisager en miroir le ningyô-jôruri, dit bunraku, et ses réceptions sur les scènes françaises contemporaines, ainsi d'identifier les raisons de la fascination et les influences sur les créations théâtrales.Une première partie se concentre sur l'art tricentenaire japonais et plus spécifiquement sur le collectif d'artistes, le Bunraku Kyôkai du Théâtre du Bunraku à Ôsaka. Trois arts, en étroite collaboration, le composent : le gidayû-bushi (qui associe voix et instrument) et les marionnettes manipulées à trois manipulateurs (technique dite sanninzukai).Le deuxième mouvement retrace le voyage de cet art dans l'imaginaire de lettrés et hommes de théâtre français, Paul Claudel, Jean-Louis Barrault, Roland Barthes, Georges Banu ; dans les travaux d'universitaires, Jacques Pimpaneau, Jean-Jacques Tschudin ; de traducteurs, René Sieffert et Jeanne Sigée. Figures de passeurs, ils rencontrent cet art, l'érigeant parfois en contre-modèle du théâtre français,dont la figure centrale est l'acteur, parfois en utopie théâtrale.Enfin, sans se risquer à une véritable adaptation, les metteurs en scène du monde de la marionnette (Philippe Genty, Dominique Houdart, Michael Meschke) puis plus largement des univers du théâtre et de la danse transposent, empruntent, citent dans un jeu subtil d'éloignement et d'intimité avec l'art originel. Les nouveaux visages du bunraku sur les plateaux français portent les interrogations de la scène contemporaine : quête idéale de théâtralité (Ariane Mnouchkine), perspective de l'hyperréalisme (Bérangère Vantusso), tentation d'accès à l'invisible (Claude Régy). / This work aims at considering ninjyô-jôruri -or bunraku- on the one hand and how French stages integrated it on the other hand. By doing so, we will understand better the fascination for it and explain how it influenced theatrical creations.The first part focuses on this three-century-old art and more precisely on a group of artists, the Bunraku Kyôkai from the Bunraku Theatre in Ôsaka. Bunraku is composed of three closely linked arts: gidayû-bushi (which couples voices and instruments) and puppets manipulated by three artists (sanninzukai technique).The second part tells how French intellectuals like Paul Claudel, Jean-Louis Barrault, Roland Barthes and Georges Banu made bunraku their own. Jacques Pimpaneau and Jean-Jacques Tschudin also brought a new light through their academic works, as well as translators such as René Sieffert and Jeanne Sigée. They all acted as go-betweens. They sometimes presented Bunraku as a counter-model for French theatre -in which actors are a central figure- and sometimes as a theatrical utopia.To finish, puppet stage directors (Philippe Genty, Dominique Houdart, Michael Meschke) although they didn't venture into a real adaptation, started a dialogue with bunraku by transposing, borrowing from or quoting some aspects of it. The world of theatre and dance followed a similar suit. The new faces of bunraku in France are interrogating the contemporary stage: it's an ideal quest for theatricality (with Ariane Mnouchkine), a perspective for hyperrealism (with Bérangère Vantusso) and an attempt to reach the invisible (with Claude Régy).
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016MON30001 |
Date | 18 January 2016 |
Creators | Guiot, Lise |
Contributors | Montpellier 3, Plassard, Didier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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