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Du pareil au même? : la politique étrangère américaine lors du génocide au Rwanda de 1994 et celui au Darfour depuis 2004

Le 6 avril 1994 débutait le génocide le plus rapide de l'histoire de l'humanité: dans les cent jours qui suivirent, plus de 800000 Tutsis et Hutus modérés furent massacrés à coups de machettes et de gourdins selon un plan méticuleusement préparé et exécuté par une clique extrémiste ne voulant pas perdre son pouvoir et ses privilèges. Devant ces atrocités, la communauté internationale demeura passive et ce n'est que le 21 juin qu'une grande puissance décida d'intervenir, en l'occurrence la France avec l'Opération Turquoise, opération sanctionnée par les Nations Unies, pour mettre fin aux massacres. Plusieurs experts considèrent que ce triste événement est le cas le plus patent de génocide depuis l'Holocauste de la Deuxième Guerre mondiale. Presque dix ans plus tard, un autre événement faisait les manchettes pour des raisons similaires. En février 2003, la région occidentale du Soudan, le Darfour, s'embrasa à son tour à la suite du soulèvement de groupes rebelles et de la répression gouvernementale qui s'en suivit. Lors des célébrations entourant le dixième anniversaire du génocide au Rwanda, plusieurs personnalités publiques mirent en garde la communauté internationale que le « Plus jamais! », véritable slogan politique scandé sur toutes les tribunes après le Rwanda, perdrait toute sa signification si rien n'était fait pour mettre un terme aux violences. Quoique la nature et la définition des violences fassent encore l'objet d'un débat constant au sein de la communauté internationale, il est clair que la situation demeure extrêmement problématique et que la population civile du Darfour fait les frais de ces affrontements entre rebelles et forces gouvernementales. En 1994, l'administration Clinton fut complètement silencieuse durant le génocide, ne voulant même pas reconnaître publiquement que c'était un génocide. En comparaison, l'administration de George W. Bush a été très bruyante à propos du Darfour, décrivant la situation comme étant un génocide, émettant des sanctions sévères et poursuivant des résolutions contraignantes au Conseil de sécurité de l'ONU. Par contre, il y a des similarités frappantes entre les politiques étrangères de ces deux administrations alors qu'aucune d'entre elles n'a été en mesure de mettre un terme aux violences. L'objectif de ce mémoire est donc de répondre à la question suivante: qu'est-ce qui peut expliquer les différences et les ressemblances entre la politique étrangère de l'administration Clinton et celle de George W. Bush? Un des principaux arguments afin d'expliquer l'inaction américaine en 1994 est que la société civile et le Congrès furent totalement silencieux et ne mirent pas de pression sur le gouvernement américain pour que ce dernier change sa politique. Cette leçon semble avoir été retenue dans le cas du Darfour, car rarement a-t-on vu autant de groupes différents se mobiliser pour un enjeu de politique étrangère. C'est une des raisons qui explique, à notre avis, les différences entre les deux politiques étrangères. Pour expliquer les ressemblances, plus frappantes que les différences, nous aurons recours aux variables perceptuelles, c'est-à-dire l'influence de la perception de l'environnement extérieur de la part des dirigeants, et bureaucratiques, c'est-à-dire l'influence des différentes entités bureaucratiques qui composent le gouvernement américain. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Rwanda, Darfour, États-Unis, Génocide, Politique étrangère.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2691
Date January 2009
CreatorsAdam, Jean-Philippe
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/2691/

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