Notre thèse se propose d'étudier les questions liées à la réalisation sonore des fugae, à partir des sources musicales d'un corpus d'œuvres attribuées à Josquin Desprez. Au sein du vaste répertoire des fugae composées au tournant du XVIe siècle, celles composées par Josquin constituent un ensemble remarquable par sa diversité, sa richesse technique et musicale, ainsi que par la complexité des questions qu'il soulève. En effet, la réalisation de ces fugae pose des difficultés liées d'une part à l'interprétation de leurs notations canoniques, et d'autre part à la réalisation de leurs parties fuguées. Si les théoriciens contemporains du compositeur définissent en effet la fuga comme une imitation rigoureusement exacte entre la partie de dux et celle(s) de comes, force est de constater que toutes les fugae considérées dans cette thèse ne répondent pas à ce critère. Certaines ne permettent pas une imitation parfaitement exacte ; d'autres semblent permettre plusieurs réalisations distinctes, parfois radicalement différentes. Bien que des théoriciens plus tardifs – en particulier Zarlino – introduiront des termes permettant de penser ces autres types d'imitation, ceux-ci n'existent pas encore du vivant de Josquin. Les pratiques compositionnelles attestées au sein des œuvres étudiées divergent ainsi, à maints égards, de la théorie contemporaine. À travers une étude des sources musicales des fugae retenues, ainsi que d'un ensemble de sources théoriques imprimées avant 1530, nous tenterons de comprendre les raisons motivant ces écarts, mais également de saisir les enjeux de la réalisation sonore des fugae, à partir des notations canoniques préservées dans les sources. / This dissertation investigates the musical sources of a corpus of fugal works attributed to Josquin Desprez, in order to study the various issues arising from the interpretation of fugae. Within the large repertoire of fugae composed at the turn of the 16th century, those composed by Josquin stand out as exceptionally diverse and rich, technically and musically. What's more, they arise many difficult issues for the singers. Indeed, those fugae confront us with problems related to the interpretation of canonic notations, on the one hand, and with the realization of the fugal parts themselves, on the other hand. Whereas the contemporary theorists define fuga as a perfectly exact imitation between the dux and the comes parts, it is noticeable that every fuga studied in this dissertation do not meet this criterion. Some of them cannot be sung with an exact imitation; others seem to allow several possible realizations, sometimes radically different. Although later theorists – Zarlino, in particular – will introduce specific terms that refer to those other types of imitation, those terms do not exist during Josquin's lifetime. In multiple ways, compositional practices that can be observed within the works studied diverge from the musical theory of the time. A study of the musical sources of the fugae selected, and of an important corpus of contemporary theoretical sources will lead us to a better understanding of the reasons that motivated those divergences, and of the issues related to the realization of fugae from canonic notations preserved in the sources.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016LYSES023 |
Date | 06 June 2016 |
Creators | Bunel, Guillaume |
Contributors | Lyon, Desmet, Marc, McKenna, Antony |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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