Le risque urbain est très présent á Caracas. La kyrielle de situations de risque s'avère être le reflet d'un champ large de facteurs très différents qui font intervenir des registres, échelles spatiales et temporalités tout aussi diverses. Malgré le visage paisible de la démocratie à partir des années 1960, la capitale n'échappe pas aux traits les plus violents des mutations urbaines de bien des pays latino-américains après les années 1940. L'intensification de l'urbanisation concentre les enjeux, complexifie les interactions de tout type et accroît les impacts sur l'environnement, faisant le lit de la crise urbaine. A partir des années 1980, sur fond de préoccupations environnementales puis liées au risque et portées par le discours international, et dans un contexte de métropolisation, dérégulation, inégalités croissantes et recul de l'État, les risques urbains deviennent une question sociale dans l'espace caraquénien. En plus de refléter l'organisation et le fonctionnement de situations socio-spatiales urbaines, ils deviennent un instrument de cet ordre socio-spatial en crise, dont les contours sont dessinés par la colonie, le pétrole ou le fort interventionnisme d'État. La perte de repères, l'obsession sécuritaire ou l'aversion pour le « marginal » conditionnent un discours dominant sur la ville et la reconstruction de la réalité à travers la production territoriale. Les territorialités du risque renvoient aux aspects matériels et intangibles d'un ordre socio-spatial en crise, à des rapports de force entre acteurs de l'urbain et à une géographie sociale et une géopolitique pour lesquelles la figure des territoires de risque urbain peut servir de clé de lecture.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00355850 |
Date | 08 October 2008 |
Creators | Rebotier, Julien |
Publisher | Université de la Sorbonne nouvelle - Paris III |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
Page generated in 0.0021 seconds