La Partition de l’Inde (1947) et la Guerre de libération du Bangladesh (1971) sont deux moments de transition qui exposent la violence de constructions nationales post-coloniales. Les actes perpétrés sur une base ethno-religieuse ont donné lieu à des récits privés pourtant occultés au profit de récits nationaux hégémoniques auto-légitimants. Ces récits attestent tout particulièrement de l’instrumentalisation de figures et de corps de femmes comme lieu de marquage de conflits communautaires. Face au silence imposé par les divers appareils d’État patriarcaux, trois générations de romancières ont cherché à renverser les récits hégémoniques en Inde, au Pakistan et au Bangladesh, par le biais d’une fiction romanesque caractérisée par son incoercibilité et son engagement féministe. Leur écriture de fiction répond à la violence de la fracture de l’Histoire par une poétique de la fragmentation, dont le tout dresse un portrait obscène, monstrueux et carnavalesque de la formation d’États-nations contemporains. Cette écriture romanesque, qu’elle soit sous-continentale ou diasporique, résiste à toute forme de frontières (idéologiques, littéraires, commerciales, etc.), et se consolide par sa prise de position à la fois complexe et engagée. La poétique de fragmentation est amenée par des phénomènes linguistiques, littéraires, sociologiques et politiques. Ce corpus se compose de romans couvrant l’ensemble de la deuxième moitié du XXe siècle, publiés (chronologiquement) par Jyotirmoyee Devi, Anis Kidwai, Mumtaz Shah Nawaz, Attia Hosain, Amrita Pritam, Sophia Mustafa, Bapsi Sidhwa, Anita Rau Badami , Shauna Singh Baldwin Meena Arora Nayak, Sorayya Khan, Kamila Shamsie et Tahmima Anam. / The Partition of India (1947) and the Bangladesh Liberation War (1971) are two transitory moments which reveal the violence of post-colonial nation-building. The acts performed upon an ethno-religious basis have given rise to many private stories, themselves stifled by self-legitimating national master narratives. These stories particularly highlight the instrumentalisation of the idea and the bodies of women in carrying out communal conflict. Three generations of women novelists have sought to break the silence imposed by patriarchal State apparatuses and religious radicalism. They turn to the impetuousness of the literary genre of the novel in order to thwart Indian, Pakistani and Bangladeshi master narratives. As such they write back to the violent fracture of History, through a poetics of the fragment, and together draw an obscene, monstrous and carnival-like portrait of contemporary Nation-States. Such novels, whether sub-continental or diasporic, resist all forms of borders (whether ideological, literary, commercial, etc.), driven instead by their commitment to contradiction. The fragmentation which defines them is all at once linguistic, literary, sociological and political. Our study comprises novels written (chronologically) by Jyotirmoyee Devi, Anis Kidwai, Mumtaz Shah Nawaz, Attia Hosain, Amrita Pritam, Sophia Mustafa, Bapsi Sidhwa, Anita Rau Badami , Shauna Singh Baldwin Meena Arora Nayak, Sorayya Khan, Kamila Shamsie and Tahmima Anam.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA080145 |
Date | 20 November 2015 |
Creators | Randall, Jennifer |
Contributors | Paris 8, Joubert, Claire |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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