Titre de l'écran-titre (visionné le 24 janvier 2024) / La censure du théâtre en Iran, dans les années postrévolutionnaires (1979- ) touche violemment les artistes. Le régime islamique est directement impliqué dans la censure par le biais du Ministère de la Culture et de l'Orientation islamique. Sous la direction du ministère, le Bureau de la Censure exerce toutes formes de la censure au niveau de la production et de la représentation du théâtre. Ainsi les groupes religieux promettent la censure culturelle et soutiennent les propagandes islamiques. Cette thèse essaie de démontrer d'abord les conséquences négatives de la censure sur les gens de théâtre et le fait que la peur du censeur pousse l'artiste vers la pratique inconsciente de l'autocensure. De nombreux artistes qui ont ouvertement représenté des sujets controversés ont connu l'isolement, voire l'exil. Cependant, malgré l'existence de la censure et son hégémonie, les artistes cherchent des moyens de surmonter les limitations. Pour théoriser ma recherche, les conceptions de Gramsci (sur l'hégémonie et la contre-hégémonie, 1929) de Foucault (sur le pouvoir et les rapports de force, 1975) et de Bourdieu (sur les champs et l'habitus, 1972), sont appliquées au contexte iranien en examinant les résistances contre la censure du théâtre. À travers les analyses approfondies de la représentation, tant en termes de contenu que de choix esthétiques, de trois spectacles mis en scène dans les années 2000, je montre, ensuite, comment la censure et ses mécanismes fonctionnent dans le milieu théâtral de l'Iran. Les spectacles utilisent une gamme variée de stratégies de contournement, comme le symbolisme, des objets métaphoriques, de l'ironie et une forme de théâtre sous-terrain. Ainsi l'adaptation des pièces occidentales est une stratégie très courante dans le théâtre postrévolutionnaire iranien ; c'est pour cette raison que je choisis trois spectacles d'après Shakespeare ayant tous en commun la critique du pouvoir intouchable d'un tyran. Les praticiens de théâtre en Iran sont confrontés au défi de contourner la censure tout en transmettant leur messages sociocritiques du régime aux spectateurs. De nombreuses stratégies créatives décrites dans cette thèse, telles que l'utilisation du symbolisme ou l'adaptation des pièces occidentales, démontrent que même dans une situation sociopolitique hautement contrôlée, la résistance est possible. Or, malgré la censure, les artistes iraniens peuvent s'exprimer en abordant leur théâtre de manière innovante. / Theater censorship in the post-revolutionary years (1979- ) in Iran has violently affected artists. The Islamic regime is directly involved in censorship through the Ministry of Culture and Islamic Guidance. Under the direction of the ministry, the Office of Censorship exercises all forms of censorship in the production and representation of the theatrical performance. Thus, religious groups promise cultural censorship and support Islamic propaganda. This thesis tries to demonstrate, first, the negative consequences of censorship on theater and then the fact that the fear of the censor pushes the artist towards the unconscious practice of self-censorship. Many artists who openly depicted controversial subjects experienced isolation or even exile. However, despite the existence of censorship and its hegemony, artists are looking for ways to overcome the limitations. The theories of Gramsci (l'hégémonie et la contre-hégémonie, 1929), Foucault (le pouvoir et les rapports de force, 1975) and Bourdieu (les champs et l'habitus, 1972) are applied to the Iranian context to examine the resistance against theater censorship. Through the in-depth analyzes of the representation, both in terms of meaning and aesthetic choices of three plays staged in the 2000s, I show how censorship and its mechanisms operate in the theatre milieux of Iran. The plays use a variety of circumvention strategies, such as symbolism, metaphorical objects, irony, and underground theatre. Thus, the adaptation of Western plays is a very common strategy in post-revolutionary Iranian theater; it is for this reason that I choose three adaptations of Shakespeare, all of which have in common the criticism of the untouchable power of a tyrant. Theater practitioners in Iran face the challenge of pivoting censors while conveying their message to audiences. Many creative strategies described in this thesis, such as the use of symbolism or the adaptation of Western plays, demonstrate that even in a highly controlled socio-political situation, resistance is possible; and despite censorship, Iranian artists can express themselves by approaching their theater in an innovative way.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/134044 |
Date | 30 January 2024 |
Creators | Shokri Poori, Sepideh |
Contributors | Dospinescu, Liviu |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xii, 214 pages), application/pdf |
Coverage | Iran, 20e siècle., 21e siècle., 20e siècle, 21e siècle |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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